Après avoir lu toute la série (qui possède ses hauts et ses bas), je me suis attelé à la lecture de ce dernier opus.
Le dessin m'a laissé de marbre. Les cases s'enchainent pas forcément de manière agréable, le dessin est parfois très simpliste. Il m'est arrivé de ne pas reconnaitre les personnages des anciens tomes. Mêlés à une histoire que je trouve plutôt confuse, cela n'aide en rien la lecture. Les déplacements des personnages sont un peu vagues, tout va très vite. Il vous faudra une excellente mémoire pour replacer tous les éléments dans leur contexte, et comme souvent avec Trondheim, il est quasi obligatoire de relire toute la saga d'une traite si l'on souhaite comprendre ce qui s'y passe.
Cela aurait suffi à en faire une BD moyenne, si tout l'ensemble ne m'avait pas donné l'impression d'un sexisme lattant plus que dérangeant : dans les 7 autres tomes, il est décrit des femmes fortes. Mais chacune lourdement "draguée" par un homme maladroit. Malheureusement, ca sera bien lui le héros de la civilisation, lui qui guidera ces femmes remises à leurs status de potiches, vers la sauvegarde de la galaxie, sans qu'aucunes d'entre elles ne puissent exprimer plus de 3 lignes de dialogues. Répondre sagement aux ordres, est la seule liberté qui leur est offerte. On a même droit à une scène d'attouchement sexuels non consentis, sous forme de "blague", mais qui n'aura ni réaction ni aucune conséquence (là où dans les anciens tomes, les femmes le remettaient allégrement à sa place de "lourdeau"). Bref, j'ai été très mal à l'aise face à ce penchant de la BD.
Avec une conclusion hâtive, l'histoire se finit sans même qu'on se pose un seul moment la question du massacre d'un peuple qui n'a rien demandé, et que les autres races finissent d'annihiler sans que cela pose de problème ni ne soulève de question sur la légitimité de leur vengance.
Je ne connais ni les intentions, ni les envies et positions des auteurs, et ne partage ici que mes impressions personnelles à la lecture de cet ouvrage. Je sais que le ton des BD est volontairement sarcastique, dans une ambiance de Vieille Europe post-guerre. Mais il n'empêche que j'ai ressenti un certain malaise à la lecture de ces pages et de ces cases, sans réussir à en déceler le second degré, ou la critique sous-jacente.
Malheureusement, pour moi c'est une conclusion à la saga qui se transforme en déception, après quelques tomes flambant d'innovation et d'intelligence.