Encore marquée par le décès de son père, Jane Austen passe l’été dans le Kent, chez son frère Neddie et sa belle-soeur Lizzy. Alors que les hommes profitent pleinement des courses lors de la semaine hyppique, le corps sans vie de Mrs Grey, une jeune française à la réputation sulfureuse, est retrouvé dans la voiture d’un des gentilhommes. Neddie Austen, juge du comté, prend l’enquête à bras le corps et tente de trouver le coupable, aidé par son illustre soeur, certain que celui que tout dénonce n’est qu’une cible idéale. Mais en ces temps troublés par les guerres napoléonniennes, les membres de la famille Austen se retrouvent au coeur d’un complot dont ils ont bien du mal à déméler les tenants et les aboutissants…
Il est troublant de lire un roman qui met en scène des personnages réels dans un contexte que nous ne leur prêterions pas; imaginer Jane Austen menant une enquête pour trouver le coupable d’un meurtre n’est pas franchement le genre de vie que son lectorat lui donnerait. Pourtant, sous la plume talentueuse de Stephanie Barron, l’intrigue prend forme avec une crédibilité déconcertante. Pouctuant son récit de situations proches de certaines scènes des récits de miss Austen, l’auteur nous entraîne dans l’Angleterre de 1805 menacée par une invasion imminente des armées de Bonaparte. L’écriture soutenue entraîne le lecteur au coeur de l’intrigue avec talent, le poussant à tenter de résoudre l’énigme d’un crime qui se veut passionnel ou politique.
Je regrette cependant que l’auteur aie trop souvent recours à des descriptions pas forcément utiles qui viennent alourdir le récit déjà dense et rendent la lecture quelque peu ennuyeuse par moment. La lecture reste appréciable à défaut d’être agréable.
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