Une biographie supplémentaire qui s’inscrit une fois encore dans la profusion des autres entreprises éditoriales du centenaire de la mort de Jaurès. Une œuvre de Laurent Lasne qui n’est pas dénuée d’intérêt.
Bien écrite, elle situe Jaurès dans son époque autant que faire ce peu. Elle ne traite pas de l’ensemble des sujets comme une œuvre scientifique mais elle retient l’essentiel, tout du moins essaie-t-elle de le faire car il y a des oublis qui sans fausser le propos en réduisent la portée : discours sur l’agriculture porté par Jaurès et qui a été une des ses portes d’entrée dans le monde socialiste (voir l’œuvre de Rémy Pech à ce propos), l’absence de la question des Arméniens, le Jaurès infatigable commis voyageur du socialisme en France, Jaurès homme de lettres sous le nom du Liseur…
Certes, on me dira sans doute que cela est effleuré voir qu’il y a des oublis et que l’on ne peut pas tout dire… J’en prends acte mais l’on peut aussi faire des choix en mettant quelques points de côté.
Dans l’ensemble, ce n’est pas trop mal construit. Il y a bien quelques va-et-vient un peu longs, quelques formules romanesques pas très orthodoxes en termes d’histoire – au sens scientifique – mais l’on s’en remettra.
Un ensemble convainquant que le dernier chapitre vient cependant affadir par son côté un peu bâclé mais qui n’enlève rien au dynamisme de l’auteur.