Concepteur de logiciels, Marc Vasseur a eu l’impression d’atteindre le nirvana en accédant à la résidence ultra sécuritaire de Bellevue Park. Un endroit clos, isolé du monde, gardé par une batterie de vigiles, chaque maison bourrée de domotique. Cela n’a pas empêché sa femme Sandra de disparaître sans laisser de traces. Seul, un simple SMS, lui indiquant qu’elle voulait prendre du recul, est arrivé sur le portable de Marc, mais il est convaincu que ce n’est pas elle qui l’a envoyé. Alors que les mois se passent sans rien, que les autorités ne tardent pas à classer l’affaire pour un simple abandon de domicile conjugal, et que le détective privé engagé par Marc passe plus de temps à se remplir les poches, il reçoit un tweet d’une inconnue, avec une photo sur laquelle elle arbore un médaillon. Et Marc reconnait aussitôt celui de son épouse, qu’elle portait tous les jours…
Avec je ne t’oublie pas, Sébastien Didier se réapproprie les codes du polar nerveux, sans donner dans la facilité : chapitres courts, rebondissements de fin de page, action. Et personnages bien troussés, depuis le truculent père de Marc, Robert Vasseur, en passant par l’ex-flic détective Lombardier, et par les « mauvais » de l’histoire, dont je ne dévoilerai pas l’identité ou les raisons d’agir afin d’éviter de spoiler. Si le thème du roman est aussi le snuff-movie, l’auteur sait s’en emparer, mais sans sombrer dans le gore, préférant avoir recours au vieil adage du thriller qui dit que ce qui est suggéré est plus fort que ce qui est dévoilé. Au final, après un twist dont on ne peut qu’effleurer la surface, dans une ambiance très américaine, Sébastien Didier nous fait refermer son roman avec la satisfaction d’avoir lu quelque chose d’original et suffisamment différent de ce qu’on a un peu trop coutumes de lire. Une belle réussite, qui nous fait attendre le prochain avec intérêt.