Avec le quasi-axiomatique postulat d'une expé des années 70 qui soulève qu'une mineure partie de la population utilise son hémisphère droit plus que le gauche, Petitcollin tente de démontrer que la population dont il est question s'est, au contact social mais aussi intra-individuel, foutu d'énormes poutres dans les roues depuis l'aube de son développement. L'essence de ces poutres, cependant, est une espèce de fresque où dégoulinent l'empathie, l'hyperesthésie, l'hypersensibilité et autre mot avec préfixes en -hyper. Constitutifs de l'inadaptation du surefficient, il convient pour l'auteure d'opérer telle un Shaun T version wii sport et de te faire t'apercevoir que t'es finalement complètement supérieur à la plèbe à la liste d'idéaux forcément moins absolus que les tiens.
Après avoir lu ça, j'aurais presque envie de me la raconter avec toutes ces qualités et mon imagination hors norme et mes 125 de QI (oui bon, j'étais petit et je trouvais ça stupide comme test donc je l'ai pas fini, heureusement c'est ordinaire dans mon cas comme précise le livre, merci mon messie). C'est, ironie à part, un problème de ce bouquin type tête de gondole de la fnac ; oui, je crois bien que ce n'était pas pertinent de vulgariser autant le thème.
Car dans un langage aussi familier qu'à un PMU marseillais un vendredi soir de match, l'auteure semble vouloir s'acharner à étreindre par les mots les désarmés surefficients mentaux, brutalement opposés depuis leur plus tendre enfance à la sottise et l'absence de discernement des 85% de normo-pensants ; comme précisé sans manichéisme aucun dans la lecture.
A vouloir trop brosser dans le sens du poil, on perd quelques dents à son peigne et en précision, car la surefficience et la surdouance sont des notions qui sont présentées comme inamovibles alors que les chiffres pour les "droitiers cérébraux" et les surdoués diffèrent, et de loin. Mais bon, admettons que comme j'ai plus de couches de lasagnes, je suis forcément plus consistant, non ? Donc vas-y on mélange les deux concepts voilà.
Depuis la même graine d'idée, on apprendra aussi qu'il y a beaucoup plus de synesthètes que rapportés dans la littérature scientifique (genre cent fois plus) à ce jour mais bon YOLO mon gars ! Faut bien que tu te sentes cool et un peu X-men toi qui lis mon livre. Par ailleurs, tu es toujours bienveillant et ouvert car c'est ta nature, si ce n'est pas le cas c'est juste un mécanisme d'adaptation. Et ci et ça...
Bref, ce bouquin ressemble à un torchon qu'un gamin désignerait comme son doudou, seul à le comprendre, sauf qu'à vouloir rendre son écrit tout public, l'auteure se plante (et pas de main morte) dans un sens chez le public "normopensant" et dans l'autre, alors qu'il y a une foule de bonnes idées, mais occultées par certaines atrocités et facilités.