Je qualifierais ma note de violente. Dans le fond c'est un roman policier lambda, pas plus mauvais qu'un des 3/4 autres. Il paie le prix de ma fatigue. À vrai dire ça fait un moment que je n'ai plus acheté de roman policier sans que ce soit motivé par le nom de l'auteur auquel j'accorderais un minimum de crédit.
Ce livre je l'avais choisi sans véritablement avoir d'autre choix dans le cadre de mon adhésion à France Loisirs. Cela s'est révélé à plusieurs reprises bénéfique pour faire des découvertes. En l'occurrence, le résumé quelconque ne m'accrochait pas chaque fois que je parcourais ma PAL pour voir à quoi m'attaquer. La couverture faussement intrigante me laissait de marbre, le choix de la jeune fille avait tendance à déprécier l'estimation que j'en faisais, à trop faire genre.
Bref, après près de 3 ans - si ce n'est plus - à dormir sur mon étagère je me suis décidée. C'est un de mes travers, je ne peux pas simplement abandonner un livre à partir du moment où je l'ai acheté, du coup je me traîne quelques livres comme ça, achetés à une époque où je n’avais pas encore posé certaines bases pour faire mes choix. Bref, l'idée d'être encore confrontée à sa vue une année de plus me déprimait donc je lui ai laissé sa chance.
Là où je me trouve dure dans ma note c'est que je l'ai lu au final avec assez de facilités. Les chapitres sont succincts, ça va relativement droit au but, il n'a que 300 pages. Bref, vite bouclé sans trop de difficultés à y revenir.
Mais ça ne sauve pas l'histoire. Comme dans les meilleurs policiers y a le côté pitoyable du vieil inspecteur acariâtre qui va OH ETONNAMMENT VU SON CARACTERE s'amouracher de sa nouvelle jeune collègue si différente et intelligente. Et inversement, la jeune désirée de partout qui va s'amouracher du vieux qui l'impressionne dans le fond tellement.
L'écriture n'avait de surcroît aucune subtilité à ce sujet. De manière générale tout était torché sans trop s'appesantir (d'où la lecture rapide).
Ensuite l'enquête, moi ça me saoule les histoires de serial killer qui n'en sont pas. Où en fait ils ont une histoire réelle et de vraies motivations personnelles et pas "simplement" des pulsions. Qu'on leur trouve une raison de vivre et des choses auxquelles ils tiennent (une vendetta par exemple) ça casse complètement tout.
Après l'extravagance même. Depuis quand une jeune femme flic ayant travaillé et/ou collaboré pour les plus grandes agences de renseignements se laisse payer une superbe demeure parce que sa mamie lui a dit que ça ne se faisait pas de refuser un tel cadeau ? "Oui bah mes recherches menaient nulle part, comme celles de la CIA et du MI5 alors je me suis dit autant me vautrer dans le luxe, surtout si c'est peut-être mon papa qui essaye de se racheter pour m'avoir abandonnée." A QUELLE PUTAIN D'HEURE ?!
Déjà ta grand-mère trouve ça louche et s'inquiète pour toi donc elle ne te dirait sûrement pas de foncer, surtout si elle-même n'a réellement aucune idée de ce qu'il y a derrière. Si t'essayes de savoir qui est derrière tout ça et que ton enquête basique ne marche pas, en voyant que la personne t'offre des trucs il y a + de chances de le titiller si tu refuses, alors qu'il pourra rester basiquement dans son anonymat si tu t'accordes à ses désirs. Et ça évidemment, c'est si on accepte le plot de départ comme quoi tout ça serait possible.
Tout ça pour raccrocher tous les wagons au tiers du bouquin, comprendre que la policière est la sœur du serial killer et que son papa est le psychiatre/Dieu qui manipule tout dans l'ombre. Et nous servir toute une expérience sur comment programmer des êtres humains parce que tout se joue dans leurs premières années... Sans blague ?
Ce qui me dérange sincèrement avec ce genre d'enquête policière c'est le côté toujours + grandiloquent de l'histoire qui au final devient très limpide et très déceptif. Alors je comprends qu'on ait déjà un peu tout vu en la matière et qu'on cherche toujours à innover, mais pourquoi pas dès les personnages de départs ?
Puis pourquoi toujours avoir recours à des serial killer, le visage si effrayant qui permettra de faire des scènes de crimes un peu originales pour tenter de vaguement donner une personnalité au livre, alors que finalement leurs motivations sont plus basiques ? Le gars était franchement + psychotique que psychopathe.
J'avais + l'impression de lire une histoire de collégien qui ne s'est pas encombré de construction réelle dans son récit. Parce qu'il le dit ça suffit comme explication, c'est possible et vraisemblable donc convaincant. Sympathique si on ne cherche pas à lire une vraie histoire.
Est-ce pour faire un parallèle avec ce qu'il dit à la fin comme quoi la vérité on peut la fabriquer et l'injecter dans la tête de quelqu'un et donc il nous injecte son histoire à laquelle il manque plein de choses parce que c’est lui qui décide de nous manipuler en son sens et qu’on ne peut qu’accepter ce qu’il dit tel quel ? Je rigole, là c'est moi qui essaye de le sauver.