Premier acte d'une oeuvre qui en compte dix, "L'aube" introduit pour le lecteur la destinée de Christophe, de sa naissance à ses sept ans, âge dit "de raison".
Né dans une famille de musiciens allemands, compositeurs de pères en fils et attachés à la maison d'un prince rhénan, Christophe connaît des débuts dans la vie difficiles, aussi bien physiquement que psychologiquement parlant. Pour commencer, ses parents sont loin de rouler sur l'or et son père est un incapable notoire, qui a épousé presque par oisiveté une domestique, le coupant ainsi des cercles où Jean-Michel, le grand-père de Christophe, rêvait de les voir tous évoluer.
Melchior, le père de Christophe, est un homme poltron, opportuniste et violent qui voit en son fiston son successeur et le contraint de toutes les façons possibles à lui obéir. Mais ce qu'ignore cette brute épaisse, c'est qu'en Christophe couve un véritable génie musical. L'artiste que ses aïeux et lui-même ont cherché à devenir à force de labeur et de servilité aux princes se révèle en son fils dès le plus jeune âge, avec l'instinct et la vérité qui désignent le talent et la virtuosité réels.
Ce roman est ma première rencontre avec Romain Rolland, prix Nobel de littérature 1915. Je découvre une plume très "littéraire" et académique qui se lit facilement, des descriptions qui servent davantage les personnages que les décors, et une réelle capacité à transcrire la grande sensibilité qui habite son héros, si jeune soit-il. A travers les yeux et les émotions de Christophe, on ressent intimement les sentiments de l'enfance - certains éprouvés par tous et rappelant de lointains souvenirs.
Je poursuis avec le deuxième tome.