L'aube est le premier tome de la vie de Jean-Christophe, roman pilier de l'oeuvre de Romain Rolland, lancé et découvert par les cahiers de la quinzaine de Péguy et plébiscité par le public avant d'attirer l'attention des critiques littéraires.
Puisque le roman s'attache à la biographie de ce musicien fictif d'outre-Rhin, rien de plus logique que de commencer par sa naissance et par son enfance. L'aube s'attache à nous décrire la famille dans laquelle Jean-Christophe vient au monde. Entre un père égoïste et vaniteux, gâchant son talent musical modéré en se reposant sur ses lauriers, et sa mère au contraire, exemple de discrétion d'humilité et de dévouement pour ses enfants.
Le Grand-père paternel, au milieu est l'homme de bonne volonté, mais "qui s'est arrêté à mis-chemin". Musicien estimé, ancien chef d'orchestre, mais compositeur balbutiant à la fin de sa vie, il est le principal regard bienveillant posé sur son petit-fils, promis si tôt à un avenir qui lui a échappé de grand musicien.
L'aube relate le début de l'enfance difficile de l'ainé de la famille, les coups et brimades de son père alcoolique, la douceur de sa mère démunie. Rolland nous plonge dans le monde magique de l'enfant. La splendeur des paysage allemand y tient une grande place. Le soleil et les rivières, les arbres et les hautes herbes, qui sont forêt tropicales et savane du bout du monde avivent la nostalgie du lecteur, ancien enfant. Puis vient les premières désillusions et la fin de l'innocence de cet enfant qui craint son père mais l'admire. La découverte de ce scandale qu'est la pauvreté de certains et le mépris des autres.
Le monde n'est pas fidèle à la promesse de la bonté qu'il porte en lui, mais l'amour de la musique, bien que marchandé par son père, source de revenus et d'auto-satisfaction, ouvre à la fin du livre un espoir de quelques chose qui dépasse et qui fait tenir