rien à dire.
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Que ferions nous face à nous même, que comprendrions nous de nous même si nous pouvions nous voir d'un œil extérieur ?
C'est la question que posera Le Tellier dans son dernier roman qui a obtenu le Goncourt, divisé en trois partie bien équilibrées.
La première partie est pour moi la plus brillante. Nous avons une présentation d'un certains nombre de personnage, qui n'ont rien en commun. Chaque chapitre permet avec brio d'esquisser un portrait attachant et de nous donner suffisamment de caractéristiques pour qu'on puisse reconnaître le personnages par la suite. Avec une mise en abîme au passage d'un autre roman "l'Anomalie" ( et Victor Miesel est-il le double de l'auteur? ) initiant intelligemment le jeu de miroir La dessus Le Tellier est un vrai virtuose de la narration.
La fresque se termine avec l'introduction des deux scientifiques américains, responsables du protocole 42, et pivot très efficace pour faire basculer le roman dans une autre dimension.
La plupart des personnages sont français et américain, mais c'est un portrait de notre époque qui nous est dressé, avec un ancrage dans notre temps très efficace par ses références technologiques et culturelles très précises, le tout renforcé par une datation très exacte située dans un avenir proche (pour quelques mois encore)
Nous avons le droit à de brefs éléments de Science-fiction, mais l'explication du problème qui s'essouffle vite. En effet Le Tellier abandonne très rapidement la composante fantastique de son récit, nous laissant dessus largement sur notre faim, pour nous ramener à notre monde réel et enfin nous livrer la partie la plus originale du roman, qui en est l'aboutissement.
La troisième partie du roman chasse en effet la dimension fantastique pour s'attacher à la réaction de chacun des héros. L'exploration du regard de chacun sur lui-même est intéressante et la plume de Le Tellier sert bien cette mise en abyme sans tomber dans l'analyse psychologique complexe. Mais l'auteur en cherchant à montrer en ses personnages toute la palette des réactions et solutions imaginées, n'a pas réussis à éviter un certain effet catalogue de la réaction la plus bienveillante à la plus hostile, bien que cet effet soit atténué par la relative profondeur données précédemment aux protagonistes (pour un nombre importants de personnages introduits en peu de pages)
On termine le roman étonné par la large palette des genres abordés et dans l'ensemble maîtrisés. On a suivi un peu perplexe les méandres de style et de pensée. L'unité du bouquin nous apparaît après coup, avec un intérêt évident pour l'analyse des relations et réactions humaines préparés par les deux premières parties, avec une originalité certaine mais une profondeur modérée, servie par un plume talentueuse mais avec de rares éclats, permet néanmoins de considérer "l'Anomalie" comme un de ces romans s'attaquant à la complexité et au mystère de la nature humaine. Le choix d'une œuvre d'une durée moyenne et la multitude des styles abordés nous laissant en revanche légèrement insatisfait.
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le 20 mars 2021
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