Petit voyage en terres Hopis.

Les populations amérindiennes sont sujet de nombreuses idées reçues et de fantasmes. De ce fait, il est toujours intéressant d’en apprendre plus, y compris sur les aspects spirituels et folkloriques.

Jimmie et les esprtis kachinas propose aux plus jeunes de justement en apprendre plus sur ce sujet. Florence Marguerie fait le choix de nous introduire à cette civilisation à travers une fiction. Nous suivons donc le personnage principal, Victor (oui, pas Jimmie). Ce choix du titre révèle d’ailleurs le principal problème avec l’aspect narratif de l’ouvrage. Les personnages sont à peine établis et développés et l’intrigue n’est qu’un prétexte pour la présentation de la civilisation Hopis. La tentative d’en lancer une dans le dernier chapitre donne un résultat maladroit et trop rapide pour proposer des enjeux ou un réel intérêt.

L’aspect narratif n’est donc pas la force du livre. Fort heureusement il ne s’agit pas là de son sujet premier. L’objectif principal est d’apporter un ensemble d’informations sur les Hopis. Là malheureusement je m’y connais trop mal pour juger de la justesse des informations transmises. Mes très rapides recherches (principalement sur Wikipédia il faut bien l’avouer) semble les confirmer. Le livre louvoie avec plus ou moins d’habilité entre les clichés sur les populations amérindiennes. Ainsi l’on nous montre que toutes ces populations ne sont pas pacifiques, et c’est louable, mais d’un autre coté, on réduit cet aspect à une opposition plus ou moins manichéenne entre les « gentils » Hopis et les « méchants » Apaches.

Il faut également toucher un mot sur le renferment des populations amérindiennes. Le livre semble défendre l’idée qu’il est préférable que ces civilisations demeurent isolées et refusent que les étrangers ne les connaissent mieux. En soit c’est une position qui se comprend et se défend, mais le livre n’en donne jamais réellement les raisons. Et il est dommage de ressentir un tel propos dans un ouvrage qui a justement pour but de présenter ces cultures aux jeunes lecteurs.

Sur le plan technique, le style de Florence Marguerie est une réussite. Les chapitres sont très correctement équilibrés entre narration, dialogue et description, et le tout se déroule avec beaucoup de fluidité (à l’exception d’un dernier chapitre très précipité). Et les dialogues sont souvent assez justes et naturels.

Je terminerai par les annexes de fin du livre. Bon déjà on retrouve cette habitude que, à titre très personnel je déteste, de mettre les notes de bas de page (en l’occurrence le lexique) en fin d’ouvrage. Bon ça ça concerne uniquement moi et mes obsessions absurdes. Pour le reste le contenu est assez variés, et bien qu’anecdotique sur certains aspects (par exemple, je trouve qu’une vingtaine de mots de vocabulaire c’est un peu court) mais continue bien l’objectif du livre. Et la présence d’une bibliographie et d’une sitographie est également un ajout bienvenu.

En bref un ouvrage efficace, qui remplie très correctement sa fonction informative destiné à un jeune publique, qui ne propose pas forcément plus, mais finalement on ne lui en demande pas plus.