À lire avant "PlayStation - Les Hommes de l'Ombre"

La première chose à savoir sur ce "La Révolution PlayStation Vol.1 : Ken Kutaragi" est qu'il a été écrit en 2000. Par conséquent, il y a certaines informations qui ne sont pas à jour dans le texte original. Bien sûr, les équipes de Pix'n Love ont ajouté des notes de bas de page pour corriger cela. Au final, je tiens à rassurer le lecteur : ce n'est pas dérangeant.

Pas du tout même car tout le reste du livre est très précis, complet et varié. Je tiens à ce terme de variété car ici l'histoire de la première console de Sony (la PS2 ne sera qu'évoquée en fin d'ouvrage) est abordée sur tous les thèmes : technique, design, marketing et celui qui m'a le plus surpris, la distribution.

En ce qui concerne la technique, on apprendra que la PlayStation est l'héritière du premier ordinateur de SONY capable de traite des images numériques en 3D : le System G de 1985. Et même si la conception du chipset sonore de la Super Famicom est pratiquement passée sous silence, on apprend beaucoup des idées de Kutaragi et du développement de la PS1 depuis le projet de lecteur de CD-ROM de la 16 bits de Nintendo jusqu'à sa commercialisation. Seul grief, mais c'est très personnel, le niveau technique du livre n'est pas très élevé mais cela est sûrement dû au public visé. Par contre, même le framework d'aide aux développeurs de jeux conçu et maintenu par les ingénieurs de SCE est abordé. C'est un point important chez SCE et ce jusqu'à la PS3 (il suffit de voir à quel point Naughty Dog a aidé SCE à ce sujet).

Le design de la console est abordé moins longtemps mais pas de manière anecdotique. On perçoit alors mieux les contraintes de l'époque et les objectifs voulus à travers le design de la bête, notamment en termes de public cible ou de positionnement dans le salon. Même la couleur grise n'a pas été choisie au hasard ! Pour le marketing, on aura droit à quelques explications sur les campagnes de pub au Japon.

Mais finalement, de la façon dont a été écrit le bouquin, c'est surtout au niveau de la distribution qu'est venue la révolution ! De par les avantages du CD-ROM, les durées d'attente sont ramenées de quelques mois à quelques semaines, ce qui permet une meilleure gestion des stocks et une réaction plus rapide au marché. SCE a fait volé en éclat au Japon le système utilisé par Nintendo pour imposer le sien de façon assez radicale après des mois et des mois d'efforts pour convaincre les éditeurs de se rallier à leur vision. En tant que joueur, c'est surtout l'aspect 3D qui nous a marqués mais on ne se doute pas à quel point la distribution est importante. C'est ce qu'on peut découvrir avec ce volume 1.

Mais on retrouve bien évidemment toutes les péripéties de Kutaragi au niveau du développement de la console avant sa sortie, les affres avec Nintendo, les difficultés internes, l’association avec Sony Music qui ont été évoquées dans la première partie du podcast de Gameblog consacré à l'histoire de la marque Playstation.
http://www.gameblog.fr/podcast_114_podcast-111-la-saga-playstation

En fait, je n'ai que deux défauts à faire à ce livre. Il est vraiment nippo-centré et, comme je le disais, pas assez technique à mon goût. Le deuxième point sera peut-être un soulagement pour beaucoup mais le premier est vraiment regrettable car la révolution dans la distribution est également importante au niveau européen. En effet, SONY a été le premier constructeur à ne pas considérer le vieux continent comme la 5ème roue du carrosse malgré la complexité au niveau des langues et des territoires. Ceci leur a permis d'avoir une répartition USA/Eur/Japon de 37.5%/35.5%/27% au lieu de 47%/16%/37% pour la Super Nintendo. On ne parle pas non plus beaucoup des jeux non plus mais ce dernier point est tout à fait compréhensible.

Enfin, j'insiste sur le titre de ma critique malgré l'indication déjà faite de "Vol.1" par Pix car je suis en train de lire le 2ème volume et si on n'a pas lu le précédent au préalable, on risque d'être perdu ! C'est d'ailleurs pour cela que le 2ème volume n'a pas été accepté par Pix dès le début. Évidemment, si on est fan de l'histoire de la PS1, ce sera moins le cas.