Avec Haut-Royaume, Pevel n'invente peut-être rien mais il a le mérite de reprendre les thèmes classiques de la Fantasy. Certes il n'y a pas d'elfes ou de nains mais on se rattrape largement sur les dracs et surtout les dragons, la marque de fabrique de Pevel. Au fil de la lecture, j'ai régulièrement eu l'impression de revivre l'univers de Skyrim. Les systèmes magiques et mythologiques sont bien établis et nous plongent dans une Dark Fantasy rythmée avec un héros charismatique constamment à la frontière entre bien et mal. Ce dernier, Lorn, constitue la grande force de l'oeuvre. Là où certaines histoires présentent des héros trop lisses, trop fades (Frodon, Jon Snow, Garion...), Pevel nous sort un héros tourmenté, meurtri, corrompu par une entité obscure (la bien nommée "Obscure"). L'anti-manichéisme pur. Le rythme soutenu et dense est à la fois une force et une faiblesse. Pevel va droit au but avec des descriptions simples, efficaces, sans fioriture. Il y a rarement des temps morts. Nous nous situons vraiment dans l'anti Tolkien. Cependant certains passages auraient merité d'être plus approfondi. Mais en mêlant magie obscure, mythologie draconique, anti-héros, amitié trahie, amour impossible, guerre et intrigues politiques, Pierre Pevel rappelle que la France peut parfois sortir de la bonne voir très bonne Fantasy. A lire, assurément!