La Garde d'Onyx est tombée. Anéantie pour tenir le pont face au déferlement d'innombrables guerriers ghelts. Lorn Askarian, son capitaine et désormais dernier membre en vie (ou peu s'en faut), commence son errance. Une longue et douloureuse errance, tant physique que morale, qui le conduira en des lieux variés, étranges voire mythiques. La souffrance est son lot depuis longtemps déjà. Mais les affres de la culpabilité le rongent inexorablement. Marionnette entre les mains du Destin, l'est-il encore ? A t'il vraiment le choix de sa destinée ? Existe t'elle réellement d'ailleurs ?
Dans ce quatrième tome, Pierre Pevel abandonne le lecteur à la croisée des chemins. Son héros maudit ne sait plus ce qu'il doit faire. Il erre sans trêve ni répit. Jouet des divinités draconiques ou épave du destin jeté tel ou jouet cassé dont on a plus l'usage ? Le lecteur est perdu dans les brumes de l'oubli et se demande bien dans quelle direction se dirige l'histoire. Mais, par petites touches successives, l'auteur tisse patiemment sa trame et dévoile peu à peu l'ensemble de la tapisserie. Certes, le fil est parfois un peu épais et les coïncidences bien heureuses mais l'écheveau reste globalement plaisant à contempler. La plume du sieur Pevel virevolte encore pour notre plus grand plaisir. L'aventure se situe toujours au détour de la page. Ce quatrième tome apparaît véritablement comme la partie charnière de la "beaucoup-logie" du haut royaume.
L'adversaire se révèle une fois encore un récit enlevé et captivant dont le manque d'épaisseur (350 petites pages seulement) ne peut d'exacerber le dépit, d'autant qu'il va falloir faire preuve de patience pour connaître la suite d'un épilogue une fois encore stupéfiant.