Ce roman m’est un peu tombé dessus par hasard. Je me réveillais au matin d’une soirée arrosée chez des amis, et il traînait dans la chambre où j’avais échoué, entre un Brautigan aux pages jaunies et le dernier Jean-Philippe Toussaint. Je me suis dit qu’il était en bonne compagnie et j’ai commencé à lire.
Sans être un fan de tennis – c’est plutôt l’inverse, en fait –, je me suis laissé prendre à cette prose toute en subtilités froissées. J’aime bien ce genre de style, à la fois brusque et feutré, qui n’en révèle jamais trop, qui laisse le lecteur se faire sa propre image des personnages et des événements.
Le narrateur – Marius de son prénom, adolescent nerveux et mélancolique – nous prend fermement par la main mais il nous bande les yeux. Il faut accepter de se laisser guider par lui sans savoir où on va. Il n’y a aucune raison, d’ailleurs, de ne pas lui faire confiance. De fil en aiguille, de revers slicés en retours gagnants, de jeux en sets, Marius peu à peu se dessine. Mais où va-t-il comme ça ? Que fuit-il ? Quelque chose va-t-il finir par se casser, dans le fil ténu de cette intrigue ? Quelque chose va-t-il simplement se passer ? Toute cette tension accumulée va-t-elle trouver un exutoire ?
Bref, j’ai lu ce livre et je l’ai aimé. J’ai trouvé qu’il méritait d’être lu. Et critiqué.