Un bon roman d'aventure
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le 17 oct. 2019
Une fois de plus, l’objet livre est de toute beauté entre la couverture en relief, la mise en page originale et riche, vivante. Plus qu’un roman, l’ouvrage se présente comme une enquête menée par le Colonel Valery Gavrilovitch Smirnov du Commissariat du Peuple aux Affaires Intérieurs. En charge de l’enquête, le Colonel Smirnov a entre les mains des cahiers, sorte de journaux intimes, qu’ont tenu les jumeaux Viktor et Nadia durant les sombres événements qui ont touché la Russie en 1941, au moment où Leningrad était assiégée par l’Allemagne Nazie. Au travers du texte écrits en deux couleurs (rouge pour Viktor, bleu pour Nadia), des photographies, cartes et prospectus, on sent tout le travail de recherches menées par l’auteur pour que la grande Histoire et la petit se rassemblent avec beaucoup de réalisme et de crédibilité. Le texte est par ailleurs ponctué des commentaires du Colonel et chaque fin de cahier est suivi d’un rapport écrit, ce qui rend la lecture encore plus vivante et intéressante.
Viktor et Nadia ont été séparés par erreur lors de l’embarquement dans les trains d’enfants qui quittaient Leningrad pour l’est du pays. S’ensuit alors deux récits très différents mais qui se rejoignent dans les horreurs de la guerre et se recoupent dans leur chronologie. Si Viktor se retrouve dans une ferme au Kolkoze, son voyage de retour ne sera pas des plus aisés entre la faim, l’arrivée de l’hiver, un passage au goulag, la perte de ses amis… De son côté, Nadia ne quittera jamais complètement Léningrad et se retrouvera avec un petit groupe d’enfants à fuir les allemands en restant aux abords du Lac Ladoga. Si elle ne souffrira pas trop de la famine, elle subira la pression constante des bombardements, l’enfermement et la crainte permanente d’être prise par l’ennemi. Mais les deux enfants connaîtrons tout deux la perte d’amis, les tortures et la privation de liberté. Leurs ressources et leur courage ne peuvent que forcer l’admiration, même si parfois leur comportement frise l’inconscience.
Cette double narration permet au lecteur d’avoir un regard sur la guerre dans les deux camps et de se rendre compte que peu importe dans quel camp on se trouve, la guerre pousse les hommes aux pires abominations. L’écriture enfantine permet d’alléger un contexte lourd de sens mais n’enlève rien à l’émotion que nous avons pu ressentir au fil des pages.
Davide Morosinotto signe un titre inoubliable, une petite pépite qui aborde avec justesse et pudeur un des pans les plus sombre de l’Histoire de l’humanité sans pour autant occulter les horreurs de la guerre. Mais au travers de ses jeunes héros, il faut aussi parler les valeurs nobles du partage et de l’entraide, l’amitié, la compassion et le soutien indéfectible que l’on peut trouver au fond de tout un chacun.
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Créée
le 15 oct. 2019
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