Le titre de la pièce de théâtre parait scolaire et pourtant c'est une comédie satirique bien montée.
On est immergé dans la peau des journalistes, du dirigeant qui flatte excessivement son banquier finançant le journal aux autres journalistes subalternes, joyeux drilles festoyant à tout-va, chacun ayant sa spécialité et sa fourberie propre.
L'insouciance généralisée règne et il n'y a qu'un seul domaine d'expertise : la calomnie. Un journaliste est décrit comme tel par un personnage "jugeur sans talent, fabricant d'ironie, qui tue avec des mots un homme de génie".
Ces moqueurs de profession ne peuvent pas se passer d'ennemies, aussi ils s'en inventent, se défoulent sur un vieux peintre jadis prestigieux, qu'ils ont fait descendre plus bas que terre et ruinant ainsi définitivement sa réputation.
Le but de l'oeuvre est de montrer comment le journalisme, renverse toute une société, que ce soit au sein d'un gouvernement, des artistes, et même auprès de certaines familles directement, par des attaques purement personnelles. Tout cela est fait sans le vouloir, sans le savoir, on est même complice involontairement de leur cruauté au début de la pièce tant on s'amuse de leur malice, sans en prévoir les tragiques effets. C'est un peu l'écho format théâtre des illusions perdues de Balzac.
Le style quant à lui est très vivant tout en ayant de belles suites de vers marquant facilement l'esprit.