Roman de Signol publié en 1994.
Un homme se souvient de son enfance dans un petit village corrézien de la vallée de la Vézère. Un mystère entoure sa naissance que tout le monde s'ingénie à ne pas lui dévoiler. Il n'y a pas de père, semble-t-il, et la mère est plongée dans un profond mutisme suite à un évènement terrible probablement lié à l'Occupation. Il doit se battre contre les autres enfants qui se moquent de lui et de sa mère. Même certains adultes semblent aussi rire et mépriser sa mère.
On s'attend à ce que le secret soit particulièrement lourd et honteux pour ainsi laisser l'enfant dans l'ignorance. Le secret sera enfin dévoilé à la fin du livre après, il faut bien le dire, un suspense haletant.
Spoiler : et sans vouloir spoiler quoique ce soit, j'avoue m'être attendu à vraiment du lourd de chez lourd. Au fur et à mesure que ma lecture progressait, j'avais un peu de mal à imaginer ce que cela pouvait être, entre les pistes et fausses pistes que Signol nous laisse avec une certaine avarice. J'avoue avoir été surpris lorsque le secret est enfin dévoilé suite à une crise paroxystique, au point de relire plusieurs fois la fin du livre, ayant l'impression d'être passé à côté de quelque chose. Le secret n'est honteux ni pour la mère ni pour l'enfant et ne m'a pas semblé mériter de tant faire souffrir un gosse pendant son enfance.
Cependant, le roman reste très beau dans cette relation particulière entre la mère et l'enfant. Ce dernier se sent investi d'une mission sacrée à travers son amour sans bornes pour cette mère perdue dans un rêve perpétuel entrecoupé de cauchemars muets : défendre l'honneur de sa mère contre vents et marées.
Le tout, comme toujours, dans une nature riche, âpre mais si belle.