Cet ouvrage analyse l'évolution des Etats, aux confins de la sociologie du droit et de la science politique. Le modèle occidentale de l'Etat semble s'être imposé, après la Guerre froide : sa place se réduit, tant au niveau interne (privatisation et décentralistion) car il intervient moins, qu'au niveau supra-national avec l'émergence de la communauté internationale. L'ensemble des Etats connaissent les mêmes éléments de "secousse", de remise en cause. C'est la première forme de la post-modernité.
Aussi le droit, instrument-phare de l'intervention de l'Etat, se montre lui aussi transformé, et de manière paradoxale : s'il y a juridicisation, du contentieux comme des domaines d'intervention des normes juridiques, cette multiplication de la règle de droit lui fait perdre de la valeur, car il devient incantatoire et complexe, donc difficilement accessoire : cela rend encore plus délicate l'autorité de l'Etat.
Cette dernière est - malheureusement, si je peux me permettre - accompagnée et confirmée par une crise du politique, et, plus spécialement de la représentation.
Ce livre, scientifique, va prendre toute son actualité avec le débat présidentiel. Il dégage des tendances lourdes sur l'Etat, ce qui est rare, et d'autant plus qu'elles sont interdisciplinaires.
Il me paraît indispensable pour l'électeur. Il lui permettra, à défaut de se situer, d'engager sa réflexion sur la politique, sur le politique, sur le pouvoir. Il permet d'éveiller un sentiment cvique, ce que permet d'autant mieux la neutralité scientifique de l'universitaire.
Avant d'en lire ce contenu, je l'ai entendu sous forme de cours d'institutions politiques et administratives, en 2001-2002, à la veille de la précédente élection présidentielle, et j'avais été passionné.