Un premier tome laborieux
Que dire ? Que je n'ai pas aimé ? Ce serait un bon début, mais un peu court. Alors étayons.
D'abord l'histoire. Assez classique pour un roman de fantasy, on y trouve à peu près tout ce qui fait le genre : un monde qu'un ennemi redoutable a cherché à détruire, mais qui a été sauvé au terme d'une guerre sans mercis ; un royaume déchiré par les luttes internes ; un sombre complot ourdit par un sombre sorcier (ouais, parce qu'il faut qu'il soit sombre) une magie basée sur la manipulation des éléments et enfin un héros amnésique pour sauver le monde.
On l'aura compris, rien de révolutionnaire, et on sait pourtant à quel point l'originalité est importante lorsqu'on emprunte des sentiers aussi balisés que ceux de la fantasy. Feldrik Rivat est pourtant plein de bonne volonté, et livre un univers cohérent, avec une société très hiérarchisée et mystique. Pourtant, ça ne prend pas totalement, la faute à un style trop pesant.
En effet, Chaque chapitre est narré par un personnage, et pour faire bien, Feldrik Rivat a voulu "typer" chacun des intervenants. Et c'est là que le bât blesse. Il y a tout simplement un personnage qui est insupportable, et un ou deux autres qui, s'ils laissent indifférents au début, finissent par agacer. C'en est même à un point de se dire par moment qu'il n'est pas pensable d'avoir édité le texte tel que. On dirait qu'il n'y a pas eu de relecture !
Le personnage de Telleran (car il faut bien le nommer) emploie à tout bout de champs les mots : bon(ne), bel(le), tant, trop. A tel point que ça en devient grotesque. Certains de ses termes reviennent jusqu'à 10 fois en moins de 5 lignes ! La lecture en est rendue laborieuse. C'est bien simple, à chaque chapitre dont Telleran était narrateur, j'ai hésité à stopper ma lecture, et bien souvent, je posais le livre jusqu'au lendemain, incapable de subir son verbiage deux fois le même jour. Un symptôme inquiétant je pense.
Le pire, c'est que s'il n'y avait ces quelques soucis de langue, on aurait un roman correct. Certes pas un incontournable de la fantasy, mais au moins un livre sympa. Là, l'éditeur n'a pas fait son boulot, à savoir faire retravailler son texte à l'auteur en en enlevant les lourdeurs et redondances. Je refuse de croire que qui que ce soit ait pu lire la prose de Telleran en lui trouvant du charme ou du cachet.
NOTA : cette critique a été rédigé en 2011 et porte sur le roman sorti aux Éditions du Pierregord. Le livre a depuis été réédité par l'Homme sans nom, et aurait bénéficié (je n'ai pas été vérifier) d'un travail d'éditeur sérieux. Mon avis est donc à prendre avec des pincettes, le livre disponible à présent n'étant pas celui que j'ai lu.