L'Hiver du monde - Le Siècle, tome 2 par SanFelice
D'une lecture toujours aussi rapide, ce deuxième volume de la trilogie de Ken Follett consacrée au XXème siècle montre cependant plus les limites du projet.
Parce que faire des romans historiques sur une période couvrant tout un siècle, même en trois mille pages, ça fait un peu court. D'où la nécessité de faire des choix. Et les choix de Follett sont clairs : comme dans le premier volume, l'auteur a choisi ici de privilégier la guerre elle-même, qui bénéficie de quelques 600 pages, laissant la portion congrue au reste, en particulier à la formation des états totalitaires. Le livre débute sur l'arrivée d'Hitler au pouvoir et l'incendie du Reichstag. Pas un mot sur la crise de 29, pas un mot sur la république de Weimar.
C'est, donc, une vision sélectionnée, parcellaire de l'histoire. Cela ne l'empêche pas d'en approfondir certains aspects, comme les raisons profondes de l'attaque de Pearl harbour, par exemple.
Follett renvoie dos à dos Nazisme et Stalinisme, mais, en tant que britannique, il a une grande foi en son pays, le seul qu'il épargne de sa critique. Sans avoir peur d'être caricatural, parfois.
Le roman fait alterner scènes d'action spectaculaires, scènes politiques et scènes intimes. Ces-dernières m'ont paru, de très loin, les moins intéressantes. D'autant plus que Follett n'hésite pas à décrire dans le détail des scènes pseudo-érotiques sans grand intérêt. Les histoires d'amour et de non-amour se croisent et se répondent, et j'ai, pendant un moment, eu peur de m'être trompé de roman.
Mais ces défauts n'empêchent pas la lecture du roman d'être passionnante. L'Hiver du Monde n'est pas un livre d'intello, c'est un roman historique qui insiste plus sur le romanesque que sur l'historique, c'est cousu de fil blanc, mais c'est un plaisir à la lecture. ça roule tout seul et ça constitue un divertissement plus qu'honorable. Les personnages sont tous sympathiques et permettent d'approfondir certains aspects historiques.