Paris, fin du XIXème siècle. Un jeune homme d'une beauté remarquable se laisse entraîner par deux libertines manipulatrices qui vont le travestir en femme. Il tombe aussitôt amoureux de son nouveau reflet, et après lui bien des personnages qui se passionneront pour ce magnétique et irrésistible être hybride.
Paru il y a presque deux ans, en pleine polémique autour de la théorie du genre, ce roman à la prose si précieuse et désuète qu'on le croirait rédigé du temps de son action offre un discours résolument moderne sur la transidentité et sur la nécessité de s'affranchir des étiquettes pour accéder à l'épanouissement et à la liberté.
Si l'on peut parfois reprocher à son héros/héroïne de philosopher un peu trop, et si le récit emprunte vers la fin une étrange digression quasi fantastique lors de laquelle Robert Alexis glisse de manière incongrue ce qui ressemble à trois nouvelles qu'on aurait aussi bien pu trouver dans un recueil indépendant, L'homme qui s'aime offre le vrai plaisir d'une lecture sadienne, avec son lot de dépravations gourmandes et violentes, sa sexualité comme vecteur d'éveil au monde et d'émancipation, et son élégante forme de récit initiatique délicieusement pervers.