De l'argile à l'ADN et de l'ADN à la puce éléctronique

Richard Dawkins s'exprime dans un style avec une clarté fameuse, un sens de l'humour au coin et très franchement c'est un excellent écrivain.
L'horloger aveugle qui a mon avis fait référence à la réflexion déiste de Voltaire nous expose le point de vue de son auteur quand à la fameuse question de l'évolution. Comment peut-on passer d'une soupe primitive, presque biblique à quelques choses d'aussi bizarre étrange et complexe que la vie notamment l'homme.
Avec une simulation informatique, on découvre tout le hasard de l'évolution, et la manière dont les forces du temps, les pressions de l'environnement finisse par orienter tel un ébéniste la structure même de la vie.
J'ai particulièrement aimé dans ce livre un cours passage complétement halluciné (mais c'est tout l’intérêt d'un livre de science de pouvoir faire des écart par rapport à un recueil théorique) où Dawkins reconnait que cette histoire de soupe primitive ne tient pas la route et qu'elle cache une vérité qui est que nous n'en savons rien, de la formation de la molécule de l'ARN puis de l'ADN porteur du gène qui est le légo de l'évolution de la vie, nous n'en savons rien. Dawkins émet quelques hypothèses sur l'argile et ses propriétés réplicatrices naturelles. Et le « saut » inexplicable qui nous conduit à cet autre élément capable de s'auto-répliquer : l'ARN/ADN. Il nous propose par le truchement de l'imagination de nous le représenter par un concet le mène. Si le gène est une transmission d'information structurale, le mène est la transmission d'une idée, d'un savoir-faire, d'une conduite, une information qui repose dans notre système nerveux mais aussi dans nos ordinateurs : et alors si la vie disparaissait et que nos machines nous survivaient s’interrogeant alors sur l'origine de la connaissance?

Bref Dawkins ne fait pas que tenir un exposé ennuyeux sur l'évolution de la vie. Il nous ouvre les portes à de nombreuses interrogations auxquelles il est soumis en tant que biologiste. Et qui est finalement la même éternelle grande question : qu'est ce que la vie? D'où venons nous? Pourquoi?