Paul et Virginie est le genre de livre qu'il est préférable d'avoir dans un contexte champêtre et CHANCE j'étais justement en vacances à la campagne. Le cadre parfait. Bernadin de Saint Pierre est un disciple de Rousseau et son livre sert de prétexte à quelques juteuses réflexions sur la vie dont il nous fait part. D'abord sur l'amour, qui dans le contexte de l'histoire trouve ici un exemple d'une pureté absolue. L'amour entre Paul et Virginie, d'abord fraternel.
Il s'agit aussi de l'organisation des sociétés où la vilaine Europe mais aussi les fermes d'île de France sont dépeintes avec cruauté tandis que la misérable agriculture des familles de Paul et Virginie font figure de cadre angélique. La préservation de l'homme naturellement bon contre la corruption de la société, etc, etc.
Pour ce qui est des longues descriptions de cette belle Nature, après avoir lu de grands auteurs comme Tourgueniev, je ne puis trouver les descriptions de Bernadin que "moyennes" en comparaison. Je n'ai pas ressenti un amour véritable pour cette nature, qui m'a paru bien distante sous les traits de son auteur. Et pourtant il avait mis toutes les chances de son côtés : végétation exotique, plantation originale, mais Bernadin semble se perdre dans des énumérations où l'on se demande si il n'a pas oublié sa liste des courses tant qu'il y est. Bon je critique, je critique mais ces déscriptions sont bien faites quoique trop grandiloquentes ou au contraire pas assez subtil, mais on comprends l'idée générale : une vie contemplative, soucieuse du détail, sensible à l’émerveillement. Le romantisme quoi. La passion de Paul et Virginie est belle. La première partie peint le bonheur de la vie partagée, des souffrances qui n'en sont pas. La seconde partie parle de rupture, des malheurs de l'existence. Il y a une forte morale véhiculée par le sage dans ce récit et cela m'a plu. Dans un monde dur, corrompu par l'homme. Nous devons trouver en nous-même les forces qui nous guérisse. Je recommande vraiment ce livre pour les leçons de vie disséminées un peu partout le long de ce récit. La thèse rousseau-iste sous-jacente et puis ce romantisme scolaire. Un cocktail un peu trop siroté mais qui se laisse glisser, dans sa maison de pierres, ou sur l'herbe du soir.