L'orange de Noël

Une jeune institutrice, Cécile, fraichement sortie de l'école normale en 1913 est nommée sur un poste isolé d'école laïque dans une petite commune pauvre en Corrèze. Dès son arrivée, le curé, Brissaud, organise un accueil de combat où, de son point de vue, tous les coups sont permis de la calomnie à la dénonciation. Une grande partie des villageois soutient Brissaud qui se croit donc les mains libres pour harceler Cécile . Il manipule même des enfants pour espionner voire saccager le logement de l'institutrice. L'instituteur qui l'a précédé avait jeté l'éponge après un an d'humiliations. Mais là, Cécile ne s'en laisse pas compter et l'année se passe tant bien que mal, gagnant peu à peu la confiance de certains parents.

Mais au-delà de ce contexte difficile, Michel Peyramaure nous raconte surtout l'amitié qui nait entre Cécile et une petite fille, Malvina, considérée comme simplette et sauvageonne, une "baraquaine", une "drolla" dont personne, à commencer par sa mère, une paysanne, la "Maïré" n'a jamais rien pu tirer. Cette amitié parfois orageuse va la sortir de l'ornière profonde dans laquelle elle semblait empêtrée. A force de persévérance, les quelques graines que Cécile parvient à semer dans la tête de Malvina, finissent par prendre jusqu'à aller à fruit …

C'est une très belle histoire de "hussard" de la République qui se bat contre les préjugés et les superstitions et parvient à instaurer un enseignement laïc envers et contre des curés réactionnaires qui se sentent dépossédés de leur pouvoir, en particulier pour ce qui concerne l'enseignement primaire qui faisait partie de leurs prérogatives.

On ne présente plus Michel Peyramaure, auteur régionaliste et de terroir, aujourd'hui centenaire. Il écrit sans discontinuer depuis 1954 et l'orange de Noël a été écrit en 1982.

Une adaptation à la télévision par Jean-Louis Lorenzi a été faite en 1996. Elle devrait faire l'objet d'une critique sur SC dans les jours qui viennent.

Peyramaure a écrit deux suites à ce roman, "Les demoiselles des écoles" ainsi que le "bal des célibataires".