Si tu pensais que le paradis était un endroit paisible, avec des nuages moelleux et une harpe en fond sonore, L’Ordinateur du paradis de Benoît Duteurtre est là pour te rappeler que même dans l’au-delà, la bureaucratie et la technologie ont tout envahi… et pas pour le mieux.
Le concept est original : le narrateur meurt et débarque au paradis… sauf que celui-ci est géré par une intelligence artificielle un peu trop zélée. Fini le jugement dernier avec Saint-Pierre et son grand registre : maintenant, c’est un ordinateur qui décide de ton sort, en fonction d’un algorithme divin bien ficelé (ou pas). Et bien sûr, notre héros va vite comprendre que les bugs et les absurdités administratives existent aussi dans l’éternité.
L’idée de départ est prometteuse, satirique et pleine de potentiel, avec une critique sous-jacente de notre monde ultra-connecté où tout est régenté par des systèmes automatisés. Duteurtre s’amuse à tordre la vision classique du paradis et à glisser des réflexions sur la modernité, la surveillance et la perte de contrôle face à la machine.
Le hic ? Ça reste en surface. L’humour est là, mais pas toujours assez mordant pour vraiment marquer. L’histoire aurait pu aller plus loin dans la critique ou dans le délire absurde, mais elle se contente souvent d’effleurer ses propres idées. On tourne les pages avec un sourire amusé, mais sans jamais être totalement embarqué.
Bref, L’Ordinateur du paradis, c’est une bonne idée qui manque un peu de punch, un roman satirique qui pique mais pas assez fort, et une réflexion sur notre monde hyperconnecté qui aurait mérité plus de mordant. Sympa sur le moment, mais pas de quoi transcender ta vision de l’éternité… ni de la littérature.