Même si je connaissais cet auteur de nom, je n’avais encore rien lu de lui. Mais avec ce titre, ce personnage rocambolesque, une héroïne dont le prénom m’est fort familier, il fallait que je le lise.
Sous le plancher de sa maison, un homme retrouve les mémoires de son aïeule. Lucile Bradsock est née peu avant la Révolution Française. Réfugiée chez un célèbre dentiste, elle apprendra ce métier qui lui servira toute sa vie. De France en Amérique, elle rencontrera ainsi Robespierre, Louis XVI, voyagera sur des bateaux négriers, luttera contre l’esclavage ou les massacres des indiens. Débrouillarde, volontaire, sensuelle et vengeresse, on suit la vie longue et bien remplie de cette femme exceptionnelle.
Tout d’abord, il y a un jeu dans l’écriture de ce roman qui reprend d’ailleurs le code du « manuscrit retrouvé ». Il y a de plus une mise en abîme puisque la personne qui retrouve le texte n’est pas l’auteur et les notes de l’éditeur sont en fait celles de l’auteur (qui s’amuse beaucoup dans ce roman grâce à ce personnage fictionnel).
Lucile est donc un personnage haut en couleur. Si elle se défend d’avoir la « cuisse légère », elle est fort portée sur la « chosette », n’hésitant à profiter de ce plaisir-là pour en tirer d’autres bénéfices. Les descriptions relatives à cette particularité son d’ailleurs fort amusante, avec des expressions vieillottes ou peu utilisée, cet appétit de vie, son attirance pour les hommes plus vieux qu’elle lorsqu’elle est jeune, plus jeunes lorsqu’elle est vieille, les alcooliques, les blessés de la vie, ou au contraire, les hommes de pouvoir.
Sa vie longue et tumultueuse permet à l’auteur de revisiter de grandes périodes historiques et d’approcher des personnages historiques, tortillant parfois la réalité.
Femme à l’esprit libre, Lucile a un franc parlé certain et n’hésitera pas à jouer du couteau pour rétablir la justice.
Une épopée rafraîchissante, dépaysante, dans le XVIIIe siècle, mêlant amours, vengeance et découvertes !