Tout au long de ma lecture, j'ai eu plusieurs fois dans la tête la chanson ~Rue des Acacias~ :
" Elle n'était pas ma voisine, elle vivait dans les collines
Là-haut, rue des Aubépines
Je n'étais pas fier-à-bras et chez nous il faisait froid
En bas, rue des Acacias
On se croisait de temps en temps alors, on marchait dans les champs
Au milieu des fleurs du printemps qui chassent au loin tous les tourments
Je l'aimais tant, je l'aimais tant, je l'aimais tant
Elle rêvait d'Anna Karénine et de robes à crinoline
Là-haut, rue des Aubépines
Je n'étais pas sûr de moi, Dieu, que j'étais maladroit
En bas, rue des Acacias
Les années passaient doucement, on se regardait gentiment
Mais la neige et le mauvais vent chassent au loin les rêves....."
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Avec son roman ~l'homme qui ment~ Marc Lavoine se dévoile et nous fait plonger dans son enfance avec beaucoup de tendresse, de pudeur et d'humilité.
Il grandit en région parisienne, rue des Acacias (tiens tiens, voilà pourquoi j'ai tant chantonné ;-) ). Dans une maison donc, rarement vide & entouré de sa famille :
- des grands-parents qu'il aime tendrement,
- un grand frère protecteur, sur qui repose beaucoup trop de choses et qu'il admire inconditionnellement,
- une maman aimante mais en retrait, mélancolique et désenchantée,
- et un père, "ce héros" prénommé Lulu, haut en couleurs, coco investi, charismatique, drôle, volage, qui a choisi de vivre sa vie comme dans un film au scénario imprévisible.
Il est constamment en mode +++, c'est viscéral !!!Les conséquences d'un passé pas assez satisfaisant à son goût et mêlé de frustrations, ce qui l'amène à "noyer tous ses regrets dans le sexe de femmes, comme pour apaiser les douleurs de sa mémoire et soigner l'homme blessé de l'intérieur".
En parlant de son père, l'auteur dit aussi : "les filles, c'était du sirop, une médecine d'urgence pour apaiser les maux de l'âme et du cœur".
Marc l'a, dès tout son plus jeune âge, bien cerné....ses choix de vie, ses dérives, qu'il ne cautionne pas mais qu'il comprend et "excuse", comme pour arrondir les angles et surtout dans le souci perpétuel de préserver sa mère, qu'il sait tellement fragile.
Il voue à son père un mélange d'admiration et d'incompréhension.....et d'Amour aussi. Il a souvent une façon très poétique et éloquente de parler de lui.
On découvre un enfant, puis un adolescent tout en retenue, secret, poète déjà, souvent en retrait, sensible, attachant et sensuel (oui oui !! Il a plongé dans le chaudron, dès bambin c'est certain !!! :P )
C'est bien écrit, avec justesse et loyauté, c'est rempli de sensibilité à fleur de peau.
On ressent le besoin qu'il a eu de coucher tout ça sur le papier en mode introspection.
C'est touchant et émouvant...et drôle aussi.....un vrai "BEAU" (l'auteur n'aime pas ce mot ;-) ) moment de lecture.
Depuis ses débuts, je suis fan du chanteur à la voix indécente de sensualité, qui nous offre des textes et des mélodies qui lui ressemblent assurément.
Inconditionnelle aussi de l'acteur, qui crève à chaque fois l'écran....j'ai désormais découvert l'auteur, excellent au demeurant.
Des atouts qui révèlent un artiste généreux, accompli et attachant.
Juste une chose Marc, ne doutez plus jamais et continuez à nous faire si voluptueusement rêver !!!! ;-) )