Bon sang, mais c'est bien sûr ! Quel autre pays pourrait se prêter mieux à un polar contrasté, flamboyant, social et chamarré que l'Inde ? On n'attendait certes pas le nom d'Anita Nair aux commandes d'un ouvrage de genre mais qu'importe les préjugés, on ne demandait qu'à être séduit, emporté, choqué s'il le fallait. Alors oui, c'est un roman plus qu'intéressant mais qui donne parfois l'impression d'avoir le QI entre deux chaises. L'enquête policière d'un côté, la plongée dans un monde souterrain (transsexuels, travestis et eunuques) de l'autre. On passe de l'un à l'autre sans transition mais pas toujours sans peine. Un manque d'huile dans les rouages du récit ? Peut-être ! L'inspecteur Gowda, homme imparfait s'il en est, semble prendre ses traits physiques et de caractère chez bon nombre de ses confrères littéraires : d'Adamsberg à Maigret, en passant par Bosch ou Wallander. A vrai dire, ce n'est pas tellement gênant et l'on se laisse assez benoîtement emporter dans des descriptions plus vraies que nature avec un style dont la violence et la crudité étonnent parfois, tout du moins pour ceux qui pensent que l'Inde est (seulement) le pays de la douceur et de la sérénité. L'aspect réaliste du livre, l'explication de la complexité des strates sociales sont d'un intérêt indéniable et, de ce point de vue là, Anita Nair ne rate pas sa cible.

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le 10 janv. 2017

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