L'invention des ailes....qui ne se sont jamais envolées

*contient des spoilers*

La lecture de L'invention des ailes a été pour moi comme un dîner raté bien qu'il est été fait avec amour. L'entrée ne m'a pas plu, pas plus que le plat et encore moins le dessert. Il y avait pourtant un grand potentiel mais peu de moments ont rendu l'histoire accrocheuse.

Je ne m'étais pas beaucoup renseignée sur cette ouvrage et c'est comme ça que je me suis retrouvée face à un livre de 460 pages, avec de grandes attentes. Je l'entamai avec entrain : l'histoire de deux filles, l'une esclave qui se voit offerte à l'autre, une "Blanche" issue d'une famille bourgeoise de Charleston. On suit leurs aventures de 1803 à 1838 où elles se battent pour leurs droits. Elles sont issues de deux milieux opposés, vivant dans des conditions différentes et pourtant elles se retrouvent liées par leur désir d'émancipation, l'une de l'esclavage, l'autre de la mise au silence dont elle souffre parce qu'elle est une femme.

Je l'affirme, ce livre m'a déçu mais il y a tout de même une chose à complimenter : ce parallèle fait entre elles deux. L'indépendance qu'elles poursuivent n'est pas la même mais ce combat pour la liberté du corps et de l'esprit, l'autrice l'a parfaitement dépeint.

Je parlerais à la fin de ce que je n'ai pas aimé mais je préfère d'abord aborder les moments qui m'ont marqué. Car oui certains passages ont laissé, sans exagération, ma mâchoire grande ouverte. Ce n'était pas des retournements de situations ni des découvertes non, tout cela, cette histoire fictive paraissait superficiel à côté. C'était de petits passages qui, par leur maturité, leur lucidité sur l'humanité, raisonnaient avec mes propres réflexions sur le monde. "Mon désir de devenir juriste s'était retrouvé enterré dans le cimetière des espoirs déçus, une institution réservée exclusivement aux femmes" Voici un des passages qui m'a le plus marqué et le mentionner dans cette critique s'est comme imposé à moi. Sarah avait 12 ans lorsque la société lui a pris son rêve et l'a jeté à la poubelle comme une boule de papier. C'est cet aspect du livre que j'ai aimé et qui l'a rendu intriguant : un long combat plein d'échecs, pour l'abolition de l'esclavage mais aussi pour les droits des femmes.

"Mon corps est peut-être esclave mais pas mon esprit. Pour vous c'est l'inverse" Voila comment les deux femmes se sont retrouvées liées par leur lutte : l'une était libre officiellement, l'autre l'était dans sa tête. Ces phrases m'ont fait réfléchir et méditer sur l'évolution de notre société et pour cela je ne suis pas entièrement insatisfaite d'avoir lu cette œuvre.

Cela n'a pourtant pas suffit à rendre la globalité du livre intéressant. En le lisant je sentais que j'aurai préféré investir ce temps dans autre chose, je ne suis donc jamais rentrée dans l'histoire au point d'en être passionnée et de ne pas pouvoir arrêter. Les petits évènements sans grand intérêt pour l'histoire s'enchaînaient comme dans un mauvais feuilleton. De plus, cela est peut-être du à la traduction mais le style d'écriture n'était pas fluide et appliquée, la moitié du livre semblait écrit par une enfant. Cela était peut-être volontaire mais je n'ai pas apprécié. Mes mots sont crus je le sais bien, j'aurai préféré d'ailleurs écrire un avis positif mais lorsque j'ai réfléchi à comment complimenter ce livre, rien ne m'est venu sans que j'ai du édulcorer la vérité.

Pour finir, je pense j'aurai pu apprécié cette ouvrage s'il avait été moins long, mieux écrit (ou traduit) et avec un enchaînement d'évènements plus intense et accrocheur.