Tradition, honneur, discipline, excellence et...Carpe diem !

*contient des spoilers*

Le cercle des poètes disparus fait parti, selon moi, du genre de films qu'on ne peut pas avoir détesté regarder ou pour lequel on a l'impression d'avoir perdu son temps. On peut ne pas avoir aimé certaines scènes ou certains personnages, mais le film, le message qu'il porte est tellement puissant qu'il peut changer notre vision du monde.

Ce film nous emmène en 1959, dans la prestigieuse école privée pour garçons de Welton. Nous suivons l'histoire d'un petit groupe d'élèves qui, au début, n'ose rêver d'autre chose que de leur futur métier choisi par leurs parents. Ils le savaient tous, cette école est une usine à futur médecins, avocats, banquiers et tout autres métiers de la haute société. Ils avaient tous plus ou moins accepté leur destin jusqu'à l'arrivée d'un nouveau professeur de littérature, M. Keating, qui n'est autre qu'un ancien élève de l'école. Lui n'est pas comme tous les autres professeurs : il leur fait cours sur un terrain de sport, leur demande d'arracher des pages de livre et les fait monter sur son bureau. L'important pour lui n'est pas d'enseigner ce qu'il y a dans les manuels mais d'apprendre aux élèves à réfléchir par eux-mêmes. Les parents et autres professeurs ne voient pas du tout cela d'un bon œil et considèrent Keating comme une menace pour leurs enfants en les faisant rêver de choses dont ils ne devraient pas. Le groupe d'amis de leurs cotés, refondent le cercle des poètes disparus créé par Keating du temps où il était élève. Une distance s'installe entre les élèves plein d'espoir et les parents inflexibles. Elle grandit tout au long du film jusqu'à la fin où l'un des jeunes décide de se tuer car enfermé dans un destin qui n'est pas le sien. Keating finit renvoyé car accusé du suicide du jeune homme mais les élèves décident de lui rendre un dernier hommage en montant sur les tables comme ils avaient l'habitude de le faire avec lui.

Ce film restera certainement un de mes préférés car il a produit en moi ce qu'aucun autre film ne m'a fait : il a mit devant mes yeux la réalité de la mort. Il est dur d'accepter cette fatalité, pourtant, le film nous montre parfaitement que poursuivre tout sa vie les exigences des autres est plus dur que d'être soi-même, dans la mort. C'est une des choses que j'ai le plus aimé : ce concept de Carpe Diem. Tout sacrifier pour poursuivre ses rêves. Je pourrais lui trouver quelques défauts en disant que finalement avoir une vie confortable et bien rangée et mieux que d'accomplir ses rêves au prix de la richesse et la gloire mais ce n'est pas comme cela que je pense et cela gâcherai complètement le message du film. Quand une œuvre telle que celle ci m'ouvre les yeux sur une société uniformisante qui s'oppose aux esprits libres, je ne peux plus les fermer et reprendre ma vie en me disant qu'il est mieux de vivre sans prendre de risques et me battre pour ce que je veux. Ce film est comme un point de non-retour. On fait plus que le regarder, on le vit en acceptant la dure réalité que la mort arrivera quoiqu'on fasse. C'est là le plus impressionnant selon moi : Le cercle des poètes disparus nous montre que ce temps que nous avons est précieux et doit être utilisé comme s'il n'y avait pas de lendemain ou alors on se réveillera un jour, trop vieux pour faire quoique ce soit à part nourrir ses regrets. Ce film nous fait prendre conscience de que c'est d'abandonner ses limites, se relever après un échec, ne pas faire comme tout le monde. On apprend quelque chose que l'école n'enseigne pas : désobéir pour rester soi-même quoiqu'il en coûte.

nonoprod
10
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Créée

le 25 févr. 2024

Modifiée

le 3 mars 2024

Critique lue 4 fois

nonoprod

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