Alfred Vigneux a vécu une vie transparente ; lâche, il n’a pas su s’interposer face à son père. À la fin de sa vie, il cherche une rédemption en réparant une partie du mal autrefois commis par son père, notaire et administrateur provisoire des biens spoliés aux juifs pendant la seconde guerre mondiale.

Bénédicte des Mazery nous fait découvrir le sort des prisonniers « non déportables » enfermés dans ces camps dans Paris, Quai de la Gare dans le 12ème arrondissement, Bassano dans le 8ème et le grand magasin de meubles Lévitan du 10ème arrondissement, dans lesquels ces biens spoliés étaient triés, éventuellement réparés et entreposés avant leur redistribution en Allemagne.

Un roman classique, simple, très prévisible mais touchant.

« Alfred s’adosse à sa chaise. Sa lâcheté passée lui répugne. Mais était-ce vraiment de la lâcheté … Peut-être s’agissait-il juste de paresse ? Ou bien de cette mélancolie qui ne l’a jamais quitté et qu’il porte depuis sa naissance comme une marque au front, un imprimatur indélébile ? Il allume une cigarette et, tandis qu’il regarde la fumée grise et sinueuse s’évanouir doucement, il se dit : "Voilà à quoi ressemble ma vie. À un nuage de cigarette qui passe sans laisser de traces."
Jusqu'à aujourd’hui. »
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le 22 janv. 2013

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