L'oreille d'un sourd par Co_SwEuphoria
Bonheur à chaque ligne, émotion folle et poilade en rafale. On meurt d'envie de relire cet exilé permanent à LA dans un journal et régulièrement ...
Fatalement, on aurait aimé redécouvrir les mots du maître sur le Gun Club aussi (Libé ayant titré lors de la disparition de Jeffrey Lee Pierce "mort d'un loser '(sic)") et tant d'autres qui manquent dans ce recueil mais on est forcément gourmand avec un tel bonhomme doté d'une plume aussi érudite, belle, drôlissime (des jeux de mots sentis comme s'il en pleuvait), diablement crue aussi, impitoyable (Greil Marcus et Serge July entre autres sont habillés pour l'hiver...) et iconoclaste parce qu'elle traque le détail et l'anecdote de derrière les fagots.
L'avant- propos sur la critique musicale/culturelle à Libé et dans la presse en général est démentiel et en dit long sur le parcours singulier de Garnier et son statut à part depuis des lustres
De son ami Nick Tosches (fabuleux papier bon sang de diou) qui ouvre les hostilités à Jack Nicholson, Lux Interior, Bukowski, en passant par William Eggleston, Diane Arbus, Gus Van Sant -comme on l'a rarement croqué à Portland- ou le sublime et terrifiant Horacio Quiroga, des légendes méconnues ou son papa qui fait la foire avec les Talking Heads et les Ramones au... Havre etc, c'est un livre majuscule et essentiel par un mec du même acabit, un amoureux des mots qui fait swinguer la langue française comme peu (dire qu'on prend des notes à chaque page ou presque est une litote). Must absolu