J'aime quand il y a de vrais méchants.
On ne surpasse pas monsieur Bardbury comme ça, évidemment.
D'ailleurs, en lisant ce livre, je me suis dit que l'objectif de l'auteur n'étais certainement pas d'écrire un Fahreneit 451 pour ados, ou de l'adapter pour remplacer les livres par les images.
Je pense que le roman de Bardbury est plus l'inspiration directe de Guéraud, je pense que ce roman sert plus de descendance illégitime, de bâtard torturé du roman de Bradbury.
Kao est attachant, dans sa maladresse, dans ses ambitions et ses rêves infantiles de liberté, mais étrangement, c'est le méchant de l'histoire, le flic qui, dans toute son antipathie, dans ses sentiments torturés et son passé trouble, retient notre attention.
Les échanges entre les deux points de vue rendent l'histoire plus intéressante, et les thèmes du personnage torturé, rendu fou et mauvais par la folie et le mal ont il a été victime... C'est une chose qui me fait instantanément aimer une oeuvre, ce sont des personnages dans lesquels je me reconnais.
Les doutes, aussi. Les doutes de ce méchant vraiment méchant, mais pas méchant pour rien, méchant parce qu'il n'y plus d'autre à faire que d'être méchant, et qu'il faut être méchant pour survivre dans un monde méchant. L'homme qui lutte contre l'image, qui croie cette propagande, mais ne peut pas s'empêcher de transgresser ces règles qu'il veut faire respecter.
Plongé dans son abomination, c'est bel et bien la némésis du héros qui est la pilier de ce roman.
Oui, ça n'a plus rien à voir avec du Bradbury, ceux qui pensent cela auront lu la forme du livre sans en comprendre le fond.