La Confession est un roman de John Grisham. Sa parution américaine date de trois ans. Ne maîtrisant pas du tout la langue de Shakespeare, j’ai donc attendu sa parution chez Pocket pour m’y plonger. La couverture nous montre un téléphone accroché au mur. Immédiatement, je me suis imaginé dans le couloir de la mort auprès de cet objet représentant le seul espoir d’annulation de la condamnation définitive. Ce lien était évident dans le sens où la peine de mort est un thème récurrent chez l’auteur. L’histoire se déroule sur six cent pages. Le bouquin est d’un format classique et coûte 8,40 euros
La quatrième de couverture nous présente les mots suivants : « Dans quelques jours, Donté Drumm traversera pour la dernière fois le couloir de la mort. Le jeune Afro-Américain est pourtant condamné pour le meurtre de Nicole, la pom-pom girl la plus populaire de Slone. Loin de là, au Kansas, un autre revendique la paternité de cet homicide : criminel endurci, il se dit atteint d’une tumeur incurable. Cette révélation au finish, le zèle d’un avocat pugnace et le combat d’un révérend solitaire suffiront-ils à enrayer l’inexorable machine à tuer ? »
John Grisham est un écrivain reconnu dans le monde. Ancien avocat, il est devenu la référence du thriller juridique. La Confession s’inscrit dans la lignée de la majorité de ses ouvrages en nous immergeant au beau milieu de l’administration judiciaire américaine. Depuis que j’ai découvert cet auteur, je suis un grand adepte du genre. J’ai toujours beaucoup de plaisir à me laisser porter par ces intrigues denses qui gravitent dans un univers professionnel que je ne connais pas. Chaque roman se veut indépendant des autres. Chaque nouveau bouquin nous fait découvrir de nouveaux personnages et de nouveaux enjeux. Je vous avoue que ma lecture du résumé avait particulièrement éveillée ma curiosité.
L’histoire fait cohabiter un grand nombre de personnages qui sont amenés à se rencontrer. Mais durant une grande partie de l’ouvrage, ils ne se connaissent même pas pour certains. La première trame se construit autour d’un pasteur qui voit arriver dans son bureau un criminel. Ce dernier, en liberté conditionnelle, vient lui avouer un crime pour lequel un innocent va être exécuté. Il est gravement malade et souhaite apaiser sa conscience. Mais tout n’est pas simple. Il ne veut pas forcément s’accuser ouvertement. De plus, se rendre au Texas se dénoncer revient à violer sa conditionnelle. Le pasteur, Keith, se trouver donc plongé dans une histoire qui le dépasse un petit peu. Le lecteur suit donc les interrogations, les peurs, les réflexions et les angoisses de ce personnage éminemment sympathique. Je m’y suis profondément attaché parce qu’il est facile de s’y identifier. Il est une personne ordinaire à qui arriver il arrive un événement extraordinaire. Sa relation avec Boyette, le repenti, s’avère en sens passionnante.
Parallèlement, le lecteur découvre le quotidien de Robbie. Il est l’avocat de Donté Drumm et s’évertue à repousser l’exécution de son client. Il ne reste plus que quatre jours. Le personnage est haut en couleur. Il est fascinant par son dynamisme, sa personnalité et sa combativité. Il diffère énormément de Keith mais cela ne m’a pas empêché de me passionner pour sa quête. Evidemment, ses aventures sont davantage juridiques mais pas moins passionnantes. J’ai donc appris énormément de choses sur la machine légale au Texas. Je vous avoue que j’ai pris peur à bon nombre de moments.
Enfin, le troisième axe de narration se construit autour de Donté Drumm. Son quotidien et son passé sont contés avec un ton qui m’a profondément touché. J’ai ressenti de la compassion, de l’affection, de la haine. Personne ne pourra rester indifférent au destin de ce jeune homme à qui le système a décidé de prendre la vie. Sa mère est également très touchante. L’auteur arrive à donner une telle personnalité à ses personnages qu’à certains moments, j’avais l’impression de les connaitre depuis toujours. Cela fait qu’on vit avec difficulté le compte à rebours irrémédiable vers la cruelle issue.
L’intrigue est passionnante. Chaque paragraphe amène son écot à l’intérêt de la lecture. La densité narrative est importante sans pour autant nous noyer d’informations. Le dosage est subtil. Grisham arrive à faire cohabiter des personnages, une atmosphère et un suspense de qualité. Il s’agit indiscutablement d’un des meilleurs romans de l’écrivain à mes yeux. Concernant le message transmis par l’auteur, le système judiciaire texan est loin d’en sortir grandi. Je conseille vivement de se plonger dans La confession. Malgré son nombre important de pages, il se dévore en peu de temps tant il est envoutant et prenant. N’hésitez donc pas à découvrir cette course contre la montre pour sauver un innocent…
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