La défaite allemande ne saurait empêcher l’opinion française de rendre à nos ennemis l’hommage qu’ils ont mérité par l’énergie des chefs et les efforts des exécutants
Charles de Gaulle dans la préface de la première édition
Ainsi commence le premier livre du capitaine Charles de Gaulle, premier qui me soit permis de lire de cet auteur. Et quel livre, j’ai grandement apprécié son talent d’écriture, simple, facile à lire et à comprendre. Nous avons là une analyse méthodique, professionnelle, des raisons de la défaite des Allemands et de leurs alliés.
Sur la question de la forme, le livre se découpe en deux grandes parties :
La partie présentation écrite par Hervé Gaymard qui a préfacé plusieurs ouvrages du Général. On y trouve une aide précieuse pour des personnes découvrant cette période historique, notamment la galerie des protagonistes qui permet de nous plonger dans l’époque de la Première Guerre mondiale.
Et Le livre en lui-même qui présente les actions et leurs conséquences du général von Kluck, la guerre sous-marine renforcée, les relations avec les pays alliés et la chute du chancelier Bethmann-Hollweg.
Comme je l’ai dit, c’est un livre qui se lit très facilement grâce à un style simple et très clair. Néanmoins, les personnes n’ayant aucune connaissance ou des souvenirs parcellaires de la période du collège-lycée devront se plonger régulièrement dans une encyclopédie. Elle leur sera d’une grande aide pour découvrir la géographie de l’Europe centrale et orientale, ou juste pour pouvoir mettre un nom sur une photo.
Charles de Gaulle décrit très clairement la manière dont l’Allemagne s’est elle-même sabotée, il ne nie pas, bien entendu, le combat que nos ancêtres et les alliés ont mené. Mais l’on se rend compte que de nombreuses dissensions avaient cours au Reichstag et aux quartiers généraux Allemand et Autrichien.
Le capitaine décrit un Reich vieillissant, ou du moins de plus en plus contesté, notamment sa forme autocratique. Ce Reich dirigé par un empereur qui se laisse déborder par les événements, à la personnalité un peu fantasque et surtout admirateur des héros qu’étaient alors Ludendorff et Hindenburg. Ce dernier qui avait connu la Guerre de 1870 était vu comme une légende, une référence pour la population allemande, mais aussi pour les politiques.
Je ne discuterais pas plus longtemps de ce livre. Simplement, si vous avez envie d’approfondir vos connaissances sur la Grande Guerre, d’avoir une vision de ce qui se passait dans l’Allemagne d’alors, j’enjoins aux personnes intéressées de lire la discorde chez l’ennemi qui m’apparaît comme étant une base pour ensuite aller plus loin sur ce qu’était l’Allemagne du Kaiser Guillaume II.