Véronique Ovaldé fait partie de ces auteur(e)s dont on attend le dernier livre avec la quasi certitude d'y retrouver un ton, une grâce et un style. Bonheur de lecture garanti sauf mauvaise surprise, c'est denrée suffisamment rare pour être relevé. La grâce des brigands, qui aurait pu s'appeler La vilaine soeur, n'est pas une déception, cependant ... Cependant, on se demande où est passé la magie de Vera Candida ou de Des vies d’oiseaux. On croit la revoir au détour d'un paragraphe et puis non, elle retombe. Non que V.O soit incapable de la susciter de nouveau, cette magie, elle a toujours le goût et le talent des phrases ciselées et des expressions imagées, mais elle avait visiblement envie de dire autre chose, cette fois. de plus consistant. de plus sérieux ? D'où un peu moins de fantaisie ce qui n'empêche pas le livre d'être passionnant , admirablement écrit et fluide d'un bout à l'autre. Plutôt que d'en dérouler le récit, qui s'articule comme souvent autour des relations intimes -familiales, sentimentales-, soulignons que la romancière est toujours aussi douée pour brosser des portraits délicats et précis et évoquer des atmosphères : une petite ville "coincée" du Canada, le Los Angeles libertaire des années 70. Sur la singularité de la nature humaine V.O est constamment lucide, mais ici bien moins In the Sky with Diamonds.