Se sentir parfois perdu dans l'intrigue d'un roman n'est pas en soi une mauvaise chose, s'il y a des raisons de croire que ce n'est qu'un moment fugace et qui va tout s'éclaircir par la suite. Dans La matière du chaos de l'Islandaise Kristín Eiríksdóttir, ce sentiment de perte de contact est presque constant et comme tout s'achève par la confusion de l'esprit de la narratrice, l'impression générale reste des plus évanescentes. Reprenons : la narratrice (Elin) est une vieille dame asociale, accessoiriste pour le théâtre et le cinéma, dont l'existence passée occupe quelques chapitres, sans ordre particulier (dont un voyage singulier en Thaïlande et en Birmanie). Amenée à collaborer sur une pièce de théâtre écrite par une jeune femme de 19 ans (Ellen), elle s'aperçoit que celle-ci est la fille d'un grand auteur. Par ailleurs, les deux héroïnes se sont rencontrées il y a longtemps, ce dont la plus jeune ne peut se souvenir. Elin est obsédée par Ellen, sans doute parce qu'elle se reconnait en elle, dans ses difficultés à communiquer, entre autre. Et voilà, tout pourrait être relativement simple et touchant, entre ces femmes de générations différentes, mais s'avère plutôt amphigourique car Kristín Eiríksdóttir préfère multiplier les retours en arrière dans la vie de l'une ou l'autre, jusqu'à un dénouement particulièrement brumeux. Voici un roman dont le chaos de la matière laisse rêveur.

Cinephile-doux
4
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Mes livres de 2022

Créée

le 24 juil. 2022

Critique lue 28 fois

Cinephile-doux

Écrit par

Critique lue 28 fois

Du même critique

As Bestas
Cinephile-doux
9

La Galice jusqu'à l'hallali

Et sinon, il en pense quoi, l'office de tourisme galicien de As Bestas, dont l'action se déroule dans un petit village dépeuplé où ont choisi de s'installer un couple de Français qui se sont...

le 27 mai 2022

79 j'aime

4

France
Cinephile-doux
8

Triste et célèbre

Il est quand même drôle qu'un grand nombre des spectateurs de France ne retient du film que sa satire au vitriol (hum) des journalistes télé élevés au rang de stars et des errements des chaînes...

le 25 août 2021

78 j'aime

5

The Power of the Dog
Cinephile-doux
8

Du genre masculin

Enfin un nouveau film de Jane Campion, 12 ans après Bright Star ! La puissance et la subtilité de la réalisatrice néo-zélandaise ne se sont manifestement pas affadies avec Le pouvoir du chien, un...

le 25 sept. 2021

70 j'aime

13