Lorsqu'Elsa et Bo se rencontrent, en 1905, c'est le coup de foudre malgré leurs aspirations diamétralement opposées. Bo ne rêve que d'aventure et d'argent facile, cependant qu'Elsa désire plus que tout fonder un foyer et s'établir dans une existence sereine et sans surprise. Le roman raconte leur vie commune, quasi itinérante tant l'instabilité de Bo les contraint à déménager souvent.
J'ai beaucoup aimé ce roman, qui, malgré ses huit cents pages, se lit facilement. Beaucoup de rebondissements maintiennent l'intérêt du lecteur de bout en bout. Mais surtout Stegner dresse un portrait de l'Amérique de la première moitié du vingtième siècle. Fièvre de l'or, prohibition, argent facile, Bo est une victime du rêve Américain, représenté par la montagne en sucre du titre. Par ricochet, Elsa et ses enfants le sont aussi. A travers le personnage de Bruce, second fils d'Elsa et Bo, Stegner pose la question du sentiment d'appartenance : d'où est-on si on ne s'est jamais ancré quelque part ? La montagne en sucre est un roman très riche, réaliste, qui ne travestit pas la réalité. Des passages très durs, d'autres lumineux. Un gros coup de cœur.