Dernier jour d'un auteur raté qui a la chance d'être choisi par ses camarades pour s'immoler par le feu et donner enfin sa voix à entendre pour la défense des opprimés. Notre héros va accepter, comme on accepte tout, spectateur de sa vie dans un pays qui a perdu sa magie, sa langue, son sens, ses saisons, son Dieu, son art. Drôle, grinçant et triste, cette oeuvre vous fait parcourir l'état d'esprit désabusé de l'opposition polonaise de la fin des années 70, qui voit dans un geste extrême, qu'une réaction biologique aussi hasardeuse et dérisoire que la naissance et la mort lointaine d'une étoile ou la chute d'un empire. Il lui manque peut-être une cohérence interne pour être un chef d'œuvre (le livre n'étant pas chapitré, allant dans tous les sens dans ce qui n'en a plus, et s'essoufflant un peu à mesure que le personnage approche de son but), et être constamment à la hauteur de son excellent début.