Kevin : le prénom le plus distribué en France en 1991 avec 14 000 bébés baptisés ainsi. "Les Kevin auraient tous les défauts du monde, seraient les symboles du mauvais goût, de la beaufitude et de la superficialité", selon l'auteur Legor Gran. Dans ce petit livre, le Kevin en question entretient une plaisanterie de mauvais goût en se faisant passer pour un éditeur en vue, manipulant à l'envi un auteur en déshérence, quitte à pousser sa proie vers une décision extrême sans retour possible, le suicide.
Ce livre a la vertu principale de montrer que les auteurs peuvent être des êtres imbus et vaniteux, manipulés par des éditeurs tout aussi médisants. L'auteur nous amuse et nous entraîne dans une spirale absurde dans laquelle les personnages sont plus méchants qu'intelligents, oubliant la réalité du monde qui les entoure. Mais l'intrigue tourne court tant et si bien que le rédacteur en chef d'une revue stylisée et la fille du défunt, décident de retrouver le coupable.
Au détriment de Kevin.
L'intérêt de ce livre est de dévoiler entre les lignes les dessous du monde de l'édition, par un jeu de miroir dans lequel le rôle de Kevin pas très anodin ne serait qu'une forme illusoire de la réalité. "Attention au piège, sortir du monde virtuel peut être fatal" semble nous dire l'auteur en guise de conclusion.
L'écriture est légère, entrecoupée de notes policières voulant illustrer une suite imaginée, et clairsemée des avis de la mère de Charlotte, la petite amie de Kevin.
Un livre plutôt sympa, vite lu... divertissant, sans plus.