Kevin, Jordan, Dylan Shannon et les autres...
On se trouve toujours surpris par certains prénoms.
On se dit : "qu'est-ce que cela va donner à 40 ans ?" ; "ça doit pas être facile à porter..."
Ben le Kevin dans cette histoire, il a du mal à porter son prénom et il tient à le faire savoir au reste de la société. C'est vrai que Kevin c'est un peu un marqueur social, ça sent moins la mention TB au bac que Charles par exemple... Que peut-il rester de soi lorsque son sobriquet est le fruit d'une mode aux relents de sitcom ?
Alors, il se fait passer pour un éditeur, et ensuite... on s'aperçoit qu'il n'y a pas besoin de faire exprès de jouer la comédie sociale, elle se joue toute seule avec ses rebondissements et ses trahisons.
On retiendra quelques portraits au vitriol, chacun dans son rôle en train de penser que le reste du monde est plus stupide et moins clairvoyant. On est plongé dans un monde littéraire où la vanité des auteurs n'a d'égal que la prétention des éditeurs. On s'amuse, on savoure cela comme un bon petit éclair au chocolat.
Puis, à mesure que les pages se tournent, l'intrigue se révèle un peu rocambolesque, on aurait peut-être aimé un peu plus d'ampleur, un peu plus de style et un personnage qui aurait l'envergure d'un véritable arnaqueur. On est un peu surpris, comme au théâtre quand tombent les masques et que des quiproquos jaillissent les moments de vérité. Et puis après, on se dit qu'on a passé un bon moment et puis voilà.