Ce fut mon livre de lecture en classe de CM1 ça remonte à loin et déjà à l'époque (au début des années 70) il avait un petit air suranné dans l'univers qu'il évoquait. Mais cette histoire simple et émouvante d'un jeune garçon mal dans sa peau qui découvre la vie m'avait si profondément ému que je ne l'avait jamais oublié et que bien longtemps après j'ai fini par le trouver et le racheter pour le simple plaisir de le relire. Je l'ai relu et le plaisir fut intact.
Je ne le relis pas très souvent mais à chaque fois c'est l'ambiance de la salle de classe d'un petit bourg du Morvan qui m'est restitué. Avec une institutrice bienveillante qui su me permettre d'apprendre après deux années traumatisantes sous la férule d'une dragonne adepte des coups de règles sur les doigts. C'était aussi la dernière année avant le déménagement et l'arrachement. La fin d'un premier temps de l'enfance, avec les copains les cabanes dans les bois le cache cache avec le garde champêtre véritable croquemitaine des gosses de la commune.
Je crois que pour moi cette histoire est ce qui se rapproche le plus de la madeleine de Proust.
Et passé les souvenirs personnels que dire de cet ouvrage ?
Je dirais plus objectivement que PJ Bonzon est un auteur bourré de qualités qui se rapproche de ce que serait un Simenon écrivant pour la jeunesse. Ses personnages sont des petits gens issu du peuple qui affronte les peines et joies de la vie. Des situations simples qui rendrait la lecture fastidieuse s'il ne savait faire exister les situations faire ressentir les atmosphères.
Tout un talent qui dresse sans même le dire le tableau mental d'une époque. Celle des années d'après guerres où les jeunes générations s'emploient à comprendre les traumatismes vécu par leurs parents avant leurs naissances. Celle d'un temps où l'avenir est porteur d'espoir grâce au progrès qui s'installe dans la vie et l'imaginaire.