Voilà un épisode bien sombre de Fidelma, dans ce quatrième opus d'une très longue série (que j'entame tout juste). Après le grand concile des royaumes saxons, les fastes de Rome et les intrigues politiques à la cour des rois, Fidelma se retrouve dans un coin perdu du Sud-Ouest de l'Irlande, à proximité de Bere Island, dans l'actuel comté de Cork. Me dire que j'ai autrefois navigué dans ces contrées n'a bien sur fait que décupler mon plaisir de lecteur, pour un bouquin qui se lit, une fois de plus, très bien.


Dans "La ruse du serpent", les références historiques sont toujours omniprésentes, mais plus tournées vers l'histoire des petites gens que des puissants : normal, l'intrigue se passe pour l'essentiel dans une abbaye et ses environs. On en apprend ainsi beaucoup plus sur la vie quotidienne des nonnes que sur les grandes décisions politiques de l'époque. Ca n'en n'est pas moins intéressant et bien documenté.


Mais ce qui frappe surtout, c'est le côté très sombre, comme je le disais plus haut, de la vie de cette petite communauté. En vase quand même un peu clos, il faut le dire. Haines, rancœurs, calomnies et de nombreux cadavres dans le placard, que Fidelma va méthodiquement exhumer, les uns après les autres. Une Fidelma qui débarque littéralement dans un nid de serpents, quelques heures tout juste après avoir constaté la disparition mystérieuse d'Eadulf. Qu'on se rassure, il réapparaitra vers la fin dans des conditions rocambolesques, ce n'est pas spoiler que de le dire puisque chacun sait qu'il est présent dans la suite de la série. Mais bon, c'est quand même dur pour elle au début.


Et si l'intrigue policière est un poil moins bien torchée que dans les autres volumes du début de la série, l'atmosphère malveillante qui pèse sur les lieux rattrape très bien le coup. Et offre au lecteur de nombreux dialogues durant lesquels Fidelma tente d'inculquer quelques notions d'humilité, d'amour et de tolérance à des interlocuteurs qui en sont parfois à des lieux. Cela étant dit, j'ai achevé les cinq premiers tomes de la série (dans un ordre un peu anarchique) et vais prochainement me mettre en quête des cinq suivants.

Marcus31
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Lu en 2018

Créée

le 11 oct. 2018

Critique lue 95 fois

4 j'aime

Marcus31

Écrit par

Critique lue 95 fois

4

Du même critique

Papy fait de la résistance
Marcus31
10

Ach, ce robinet me résiste...che vais le mater

Ce qui frappe avant tout dans ce film, c'est l'extrême jubilation avec laquelle les acteurs semblent jouer leur rôle. Du coup, ils sont (presque) tous très bons et ils donnent véritablement...

le 2 sept. 2015

42 j'aime

5

Histoire de ta bêtise
Marcus31
10

A working class hero is something to be

Un pamphlet au vitriol contre une certaine bourgeoisie moderne, ouverte, progressiste, cultivée. Ou du moins qui se voit et s'affiche comme telle. On peut être d'accord ou non avec Bégaudeau, mais...

le 15 avr. 2019

32 j'aime

7

Madres paralelas
Marcus31
5

Qu'elle est loin, la Movida

Pedro Almodovar a 72 ans et il me semble qu'il soit désormais devenu une sorte de notable. Non pas qu'il ne l'ait pas mérité, ça reste un réalisateur immense, de par ses films des années 80 et du...

le 14 déc. 2021

25 j'aime