Cette trilogie est tout simplement prenante de réalisme et de vraisemblance. Bernard Cornwell ne veut pas nous servir une énième version romancée, convenue et bercée d’une magie enchanteresse de l’histoire d’Arthur. On se retrouve plongé dans un univers dur et sans pitié. C’est rugueux, c’est brutal et on ne peut pas dire que tout cela respire la propreté et la joie de vivre. Mais bon dieu ce que c’est captivant, entrainant et épique !
On a le droit à une description qui est certainement beaucoup plus proche de la réalité que dans la plupart des autres histoires de ce type mais ce n’est pas pour autant que s’en est moins intéressant. Bien que les scènes de grandes batailles ne soient pas forcément légion on n’est jamais en reste ou empêtré dans de longues descriptions qui feraient stagner le récit. L’histoire va bon train et l’on a toujours hâte de découvrir ce qu’il va arriver à notre cher Derfel et, à travers son histoire, à Arthur et à tous ceux qui prennent vie dans cette épopée.
Les personnages sont haut en couleur et sont rarement fidèles à l’image que l’on peut en avoir eu à travers les autres récits / oeuvres traitant de cette légende. Du coup, on ne manque pas d’être surpris par certains. Je pense notamment à Lancelot, Guenièvre ou Arthur lui-même. On ne manquera pas d’en détester certains tellement ils remplissent à la perfection leur rôle de parasites, de fourbes, de traitres. Merlin est un personnage très bien construit ainsi que les autres druides et les représentant de l’église. C’est aussi la construction des personnages qui donne le côté réaliste.
Le roi de l’hiver, L’ennemi de Dieu et Excalibur forment une trilogie très vivante et très bien construite. On ne manquera pas de se projeter pleinement dans cet univers à travers son narrateur et de se sentir concerné par tout ce qui lui arrive. A vivre absolument pour les adeptes du genre !