Ce roman appartient au genre du réalisme sale. Le réalisme sale reprend les thèmes du réalisme contemporain mais il s'attarde sur les marginaux, les laissés-pour-compte.
Comme Bukowski, ou John Fante, le style de Dan Fante est à rapprocher du minimalisme littéraire. Des actions factuelles, qui servent souvent de description, les personnages ne se justifient pas même si leurs choix sont contestables, ce qui pousse paradoxalement à les accepter bon gré mal gré. Cela va avec une quasi absence d'expression directe de sentiments ou d'émotions, un peu comme le behaviorisme littéraire. Cependant, la lecture remue chez le lecteur pas mal de choses.
Au-delà de ça, la trajectoire du personnage est linéaire, bien que ponctuée de cahots. Alcoolique, il doit se sevrer pour garder un job lucratif. Malheureusement, il fréquente une personne qui a tendance à le faire déraper. C'est assez crispant mais exploité judicieusement, jusqu'à une fin satisfaisante.
En bref, c'est une honnête lecture.