Je ne sais plus combien de fois j'ai pu le dire s, mais Éric-Emmanuel Schmitt m'a réconcilié avec le théâtre. Et une nouvelle fois encore avec cette nouvelle pièce de l'auteur, j'ai passé un véritable bon moment de lecture.
Cette pièce de théâtre ne comprend que trois personnages, Albert Einstein, n vagabond et O'Neil agent du FBI.
Éric-Emmanuel Schmitt nous montre dans ce livre, un Albert Einstein, à la fois émouvant et militant, militant antifasciste, mais aussi pacifiste qui devra de manière pragmatique laisser son pacifisme de côté pour lutter à sa manière contre le Nazisme.
Mais malgré sa position antinazie, les États-Unis restent sceptiques sur l'honnêteté du chercheur qui pourrait bien être un agent communiste.
O'Neil approchera Einstein par l'intermédiaire qui finira par être un ami du physicien et apprendra à connaître l'homme et ses combats. Un homme plus humaniste encore que pacifiste. La bombe atomique est à la fois sa manière de lutter contre le fascisme, mais aussi son pire cauchemar : l'homme capable de s'autodétruire pour des idées.
J'ai particulièrement apprécié un passage du livre que je vous retranscris en partie ici, qui reste en soit tellement vrai.
« Faux, la guerre ne constitue pas le seul moyen de résoudre des conflits ;je lui préfère la négociation, l’élévation morale. Or, depuis des siècles, on confie l’éducation du peuple à des militaires. Si ! Lisez les manuels d’histoire : ils exaltent le territoire, le royaume, la nation ; ils encensent les empereurs stratèges, des généraux tacticiens, ces monstres qui abandonnent des milliers de dépouilles derrière eux. On énumère les victoires en chantant alors que ces victoires scandent à chaque fois la défaite de l’homme. Votre fils a obéi à l’État. Quelle est pourtant la fonction de l’État ? Sa tâche consiste à protéger l’individu, à lui offrir la possibilité de se réaliser par son métier, son art, sa famille. L’État nous sert, nous n’avons pas à en devenir les esclaves. La personne humaine doit trôner au sommet, sa vie demeurant intouchable et sacrée. Pour moi, l’État se met hors la loi quand il nous contraint à une préparation militaire, il nous met hors la morale quand il nous oblige à assassiner. Comme vous je ne veux plus la guerre. Militer pour le pacifisme c’est insuffler l’esprit de concorde, provoquer une révolution mental. ».. « il faut détruire le sentiment nationaliste, ce prétendu amour des siens qui s’égare dans la haine des autres… »