Publié sur L'Homme qui lit :


Dans son dernier roman, l’auteur franco-américaine Saïdeh Pakravan, née en Iran et installée à Paris, imagine un monde bouleversé par un évènement inimaginable : une trêve dans la folie des hommes. Sans prévenir, un 9 juillet à minuit, tout semble s’arrêter : plus de meurtre, plus de crime, plus de viol, plus de morts, plus de maladies, et plus de naissances.


Les urgences sont vides, les ambulances restent sagement alignées en attendant désespérément un appel de détresse, et les commissariats s’ennuient face à cette soudaine pause dans ce qui constitue d’ordinaire leur activité quotidienne. L’auteur nous fait suivre un policier, loin des stéréotypes du genre, qui profite de cette trêve pour se rapprocher d’une journaliste d’origine iranienne, elle même ne restant pas insensible à ses charmes.


Une fois que les médias se sont emparés de cet étrange phénomène, défiant toute statistique et toute logique scientifique, la trêve se retrouve sur toutes les lèvres, et des hommes politiques aux charlatans, tous profitent de l’évènement pour faire parler d’eux. Parmi une multitudes de petites histoires, où des personnages à peine rencontrés illustrent brièvement l’absence de capacité malveillante en ce jour extraordinaire, on suit plus particulièrement le destin de quatre personnes sur lesquels pèse une force négative.


Ce roman original m’a fait penser à un négatif des scénarios de la saga American Nightmare, où à l’exact opposé, pendant vingt-quatre heures, tous les crimes étaient autorisés. Les histoires s’enchaînent avec un certain amusement, au début, puis une vague lassitude, sur le tard, de part leur aspect un peu redondant, dénué de surprise. La lecture est néanmoins rendue agréable grâce au talent de raconteuse d’histoires de l’auteur, qui semble n’être jamais à cours d’idées quand il s’agit d’imaginer la perversité et la méchanceté des humains entre eux. Un livre étrange mais agréable, plein d’espoir et un brin mystique, qui mérite qu’on lui donne sa chance.

Lubrice
6
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Ma bibliothèque virtuelle, Lus en 2016 et Service de presse

Créée

le 29 août 2016

Critique lue 196 fois

Brice B

Écrit par

Critique lue 196 fois

D'autres avis sur La Trêve

La Trêve
attrape-mots
7

Un concept original et intelligent!

Un immense merci aux éditions Belfond et à Decitre pour m'avoir permis de découvrir les nouveautés de la rentrée littéraire! La Trêve m'a tout de suite intrigué par son concept original : enfin un...

le 20 oct. 2016

La Trêve
YvesMabon
8

Critique de La Trêve par Yv Pol

Imaginez un moment de quiétude, un instant suspendu : plus de mauvaises nouvelles, "tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes". Les chaines de télévisions et de radio d'informations ne...

le 12 oct. 2016

La Trêve
Lubrice
6

Critique de La Trêve par Brice B

Publié sur L'Homme qui lit : Dans son dernier roman, l’auteur franco-américaine Saïdeh Pakravan, née en Iran et installée à Paris, imagine un monde bouleversé par un évènement inimaginable : une...

le 29 août 2016

Du même critique

Le Secret de Brokeback Mountain
Lubrice
9

Critique de Le Secret de Brokeback Mountain par Brice B

Ah, qu'il m'en aura fait verser des larmes, ce film. Il en a fait également couler, de l'encre, lors de sa sortie. Film gay ? Pas vraiment. Le secret de Brokeback Mountain fait parti de ces films qui...

le 7 janv. 2011

47 j'aime

3

Le Livre des Baltimore
Lubrice
10

Critique de Le Livre des Baltimore par Brice B

Publié sur L'homme qui lit : L’ébulition de la rentrée littéraire retombe à peine sur les très ennuyeux prix littéraires, que la sphère culturelle s’agite de nouveau, et qu’un seul nom revient sur...

le 3 oct. 2015

30 j'aime

1

Le vent se lève
Lubrice
8

Critique de Le vent se lève par Brice B

Le film commence par une séquence forte. On assiste, impassibles, à la mort d'un jeune homme de 17 ans, mort sous coups des soldats de la couronne pour avoir refusé de décliner son identité en...

le 7 janv. 2011

25 j'aime