La vérité sur la lumière n'est sans doute pas le meilleur livre d'Auður Ava Ólafsdóttir, ressemblant davantage à des miscellanées qu'à un roman classique, mais il est finalement divertissant. Sa narratrice est une sage-femme passionnée de son métier et de la figure de sa grand-tante, qui a exercé la même profession et laissé derrière elle plusieurs manuscrits. A travers les écrits et réflexions de cette dernière, se dégage une certaine philosophie de la vie et de la place sur terre des humains, créatures bien moins équipés que les animaux pour affronter le monde, y compris dans l'utilisation de leur cerveau. Mais il y a vraiment de tout dans La vérité sur la lumière, des choses drôles, graves ou poétiques avec un vibrant hommage aux sages-femmes, ces "mères de la lumière" en langue islandaise, lesquelles ont bien entendu des tonnes d'anecdotes à conter sur la joie de la naissance, la douleur des parturientes et, hélas, le chagrin des mères quand l'accouchement se passe mal. Mais la recherche de la lumière, c'est aussi une quête dans un pays où le jour se réduit à moins de 4 heures en hiver et où parler des fluctuations imprévisibles du temps n'a rien d'anodin, les lecteurs d'Indridason le savent bien. Pour apprécier le livre d'Auður Ava Ólafsdóttir, il faut donc avoir le goût de butiner et ne pas chercher une intrigue linéaire. Avec le style de la romancière, élégant et doux, c'est loin d'être une épreuve.