Croiser et recroiser les écrits de Balzac et Flaubert invite à prendre du recul sur les pratiques familiales du XIXème siècle. C'est pourquoi la lecture de cette analyse sociologique et historique m'est apparue doublement nécessaire, en sus de son intérêt scientifique intrinsèque. Elle est l'oeuvre d'une historienne spécialiste de la condition féminine.
Elle s'étend justement sur le statut de la femme mariée, entrant en minorité, dont elle ne sort que par le veuvage, le divorce étant un temps levé puis rétabli mais mal perçu. La religion catholique restant très prégnante, il n'en est généralement pas question, la séparation étant déjà peu admise. Il en va de même des femmes célibataires qui n'ont pas le bon goût d'entrer dans les ordres. Cette pratique est un peu moins considérée pour les hommes, militaires ou artistes. Il reste la figure marginale du dandy qui ne remet pas la société dangereusement en cause.
L'institution du mariage y est grandement débattue. Elle est une fin en soi, il est arrangé le plus souvent, la constitution de la dot n'étant pas une mince affaire, et il représente une marque de considération. Il reste un sacrement, comme la première communion, qui doivent rester des enchantements. Tout est très codifié et pensé très en amont. L'évolution des mentalités est donc lente.
Ce livre didactique et clair s'avère utile par sa contextualisation, la richesse de ses éléments d'explications et ses illustrations. Il éclaire, en cas de nécessité, le cadre récurrent des grandes oeuvres romanesques de ce siècle. Il m'est donc apparu aussi utile qu'intéressant.