Ayant vu ce livre dans les rayons, sans réfléchir, je l’ai acheté. Ça parle de basse et des Beatles, et plus précisément de la mythique Höfner de Paul McCartney. Étant moi-même bassiste et fan des Beatles, je ne pouvais pas résister.
Pourtant quand on regarde dans le détail, avec Gordon Zola au scénario et le Léopard Masqué en maison d’édition, on peut s’inquiéter. Gordon Zola, patron de la dite maison d’édition, s’est spécialisé dans le pastiche, évoquant les aventures de Saint-Tin et son ami Lou, écrivant aussi le Dada Vinci Code, les Tatas Flingueurs ou encore Les Chevaliers du temps plié … Bref, on sent la pastiche parfois lourde et l’humour pas forcément subtil …
Qu’attendre alors ?


Et bien la surprise ! Gordon Zola a un réel amour pour la musique, pour les Beatles et pour les instruments ! Et il nous propose ici une biographie amusante (parce que oui, l’usage des mots est bien présent et on se laisse porter non par l’humour lourdingue, mais bien par la finesse du sourire continu) des Beatles sous l’angle de la première basse de Paul McCartney. Humanisant l’instrument, lui donnant des émotions et une valeur renouvelée, on ne saurait douter du sérieux de l’auteur ici.
Il veut nous raconter une nouvelle biographie des Beatles, mais pas ici pour n’importe qui. Gordon Zola ne se perd pas en détails que tout lecteur du livre connaîtra forcément. Il propose cependant une analyse rapide mais souvent fine et juste de quelques grands succès des Beatles, sous l’angle de la basse.
Son amour de la musique transparaît et se partage sans mal, la plume nous passionne et on dévore le livre sans aucun soucis. Amusement, culture musical, biographie du plus grand groupe de rock, on en a pour son argent ! Quelques anecdotes amusantes et précises raviront le fan des Beatles qui ne connaît pas tous les détails !


La narration fonctionne parfaitement, le découpage aussi. Gordon Zola a l’expérience de la plume, peut-être son style est-il différent ici ? En tout cas, cela me pousse à ne pas juger sa carrière si facilement, sur des titres, quand on voit la réelle qualité de cet ouvrage ! J’avais peur d’être déçu, et non, d’un fan à un fan, j’ai pu passer un moment de haute qualité ! Merci Gordon !


Seul défaut : la partie fictionnelle.
En effet, la basse de McCartney a disparu en 1969. Gordon Zola imagine alors une surprise faite par Yoko Ono qui tourne mal. Zola tombe ensuite dans la fiction la plus totale, volontairement exagérée, pour faire rire, avant de tomber dans le tragique et de finir sur les pistes actuelles du lieu où se situerait la belle.
Je trouve que tout le passage sur Yoko Ono est franchement discutable et un peu gratuit même. Globalement, on sent bien une préférence pour une certaine vision de l’Histoire, celle de Macca, qui perd en nuance surtout. En même temps, c’est sa basse qui raconte tout, on peut ainsi lui pardonner.


Alors oui, le public ciblé est précis : fan des Beatles et musicien. Mais après, il est difficile de ne pas regarder sa propre basse (ou autre instrument) avec une grande dose d’amour.

mavhoc
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le 17 avr. 2020

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mavhoc

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